Si la loi d’orientation de 2013 laissait espérer une réforme des collèges ambitieuse et partagée pour  « élever le niveau de connaissances, de compétences et de culture de tous les élèves » et « réduire les inégalités sociales et territoriales », sa mise en application à la rentrée 2016 risque d’aller à l’encontre de ces objectifs, faute de moyens et de préparation. De nombreux parents d’élèves et enseignants, dont la FCPE et le SNES de l’Essonne, m’ont en effet interpellé sur l’appauvrissement de l’enseignement que pourrait engendrer la mise en place de la réforme.

C’est pourquoi, j’ai interrogé la Ministre de l’Education Nationale, sur les aspects suivants :

• Les heures d' »Accompagnement Personnalisé » (AP) semblent devoir se dérouler en classe entière. Où se trouve la « personnalisation » ?
• Les professeur-es n’ont pas de temps de concertation prévu pour la préparation des enseignements pratiques interdisciplinaire (EPI), comment concevoir ces cours spécifiques et pertinents croisant deux disciplines, sans temps de préparation entre professeur-es ?
• L’Accompagnement Personnalisé et les EPI seront pris sur les heures d’enseignement disciplinaire, cela ne va-t-il pas se traduire par un appauvrissement du contenu des enseignements actuels ?
• Si l’emploi du temps des collégiens est limité à 26h par semaine, cela entrainera, de fait, l’arrêt de certaines options qui sont pourtant indispensables à l’ouverture culturelle des élèves, notamment dans les établissements classés Réseau d’éducation prioritaire. Quelles sont véritablement les directives et les moyens donnés aux académies pour la rentrée 2016, et la réforme s’accompagne-t-elle d’une réduction des dotations horaires, et donc du nombre de postes d’enseignants dans les collèges ?

 

Le 7 juin dernier, j’ai donc interpellé, dans une Question écrite, la Ministre de l’Education Nationale, pour qu’elle apporte aux parents d’élèves et aux enseignants, l’assurance que cette réforme sera accompagnée des moyens nécessaires à l’atteinte de ses objectifs.