Pollution de l’air : l’inaction chronique est une maladie dangereuse pour notre santé
En décembre dernier, nous avons connus en Île-de-France l’épisode de pollution le plus sévère de la décennie écoulée, et ce, pendant plus de deux semaines. Malheureusement, ce début d’année 2017 confirme la tendance de la multiplication des pics de pollutions, avec 4 jours de dépassement des seuils d’alertes d’indice élevé, et 7 jours d’indice moyen.
Et l’Essonne n’est pas épargnée par ces pics de pollution aux particules fines, comme le montre malheureusement la carte Airparif d’aujourd’hui !
En de telles circonstances, il est indispensable de mettre en œuvre les mesures d’urgence, telles que la circulation restreinte : depuis le 16 janvier 2017, cette mesure est d’ailleurs plus juste avec l’entrée en vigueur de la vignette Crit’air, qui classifie les émissions polluantes des véhicules et permet d’affiner les mesures de restrictions de façon plus écologique et favorable à notre santé. Concrètement, les véhicules antérieurs à 1997 ou de catégorie 5 ne devraient pas circuler ce lundi 23 janvier.
Toutefois, il faut déplorer la décision de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, qui a mis fin à la gratuité des transports en communs pendant les pics de pollution, ce qui empêche de proposer des moyens de transport de substitution aux personnes dont les véhicules sont immobilisés par la circulation alternée.
Au-delà des mesures d’urgence, il faut surtout agir sur les causes profondes de ces pics de pollution : c’est pourquoi je plaide depuis 2012 à l’Assemblée nationale pour mettre fin à l’avantage fiscal dont bénéficie le diesel, dont les gaz d’échappement sont les principaux émetteurs de particules fines. Rappelons que ces gaz d’échappement sont considérés par l’Organisation mondiale de la Santé comme « cancérigène certains », et que l’ensemble des particules fines sont responsables de plus de 48 000 décès prématurés par an.
Au-delà de la fiscalité sur les carburants, c’est sur l’achat des véhicules que nous devons agir. C’est pourquoi j’ai proposé d’intégrer dans le bonus/malus automobile les particules fines et les NOx, pour décourager l’achat de véhicules polluants et soutenir celui des véhicules propres, puisqu’aujourd’hui seules les émissions de CO2 sont prises en compte. A l’occasion de la campagne des régionales, les écologistes proposaient également de soutenir les automobilistes pour convertir leurs vieux véhicules, notamment par une prime à destination des véhicules antérieur à 1997, mais aussi ceux de catégorie 5 dans la nouvelle classification Crit’air.
Enfin, il est urgent de revoir nos modes de vie en tenant compte de l’impact sur notre santé de nos déplacements : nous devons prioritairement développer les transports en communs, améliorer la fiabilité des lignes existantes et en créer de nouvelles. L’arrivée sans délai du T7 à Juvisy devrait ainsi être, pour tous, dans notre circonscription, une priorité. Pour financer ces projets, le budget des transports ne doit pas être victime d’une réduction aveugle des dépenses publiques. Il faut, au contraire, une augmentation substantielle du budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF), comme je l’ai demandé, avec d’autres parlementaires, depuis le début de la mandature.
Ce sont des mesures de bon sens, puisque c’est notre santé et plus particulièrement celle des personnes âgées et des enfants qui est en jeu. Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les graves conséquences sanitaires de la circulation automobile : l’inaction chronique n’a que trop duré !