De « nouveaux indicateurs de richesse » comme alternatives au PIB, Metronews
Retrouvez ci dessous l’article de MetroNews sur le contenu de la proposition de loi d’Eva Sas visant à intégrer de nouveaux indicateurs dans les décisions politiques.
De « nouveaux indicateurs de richesse » comme alternatives au PIB
POLITIQUE – Le groupe écologiste de l’Assemblée nationale présente jeudi une proposition de loi pour mettre au point de nouveaux indicateurs de richesse. Leur objectif : réduire l’importance du PIB dans la mesure de la santé du pays.
Mettre au même niveau le PIB (produit intérieur brut), les inégalités de revenus, l’environnement, le patrimoine national, etc. L’idée, qui était déjà inscrite dans l’accord entre les Verts et le PS en 2011, retrouve une seconde jeunesse. C’est en effet la proposition que présente jeudi le groupe écologiste à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une « niche » réservée au groupe. Le texte ayant reçu l’appui du gouvernement lors de son passage en commission des finances, il devrait être adopté sans heurt par les députés. Explications.
En quoi consiste cette proposition de loi ? Le but de ce texte est de promouvoir des alternatives au PIB pour observer l’évolution de la France. Pour beaucoup d’observateurs, en effet, le PIB ne permet pas d’avoir une vision réelle de ce que vivent au jour le jour les habitants d’un pays. « Prenez le cas des Etats-Unis », explique Eva Sas, l’auteure de la proposition, à metronews. « Depuis 2009, le PIB y a augmenté de 12% mais le revenu médian, lui, a diminué de 3%. D’où l’intérêt de mettre au point d’autres indicateurs. »
Quels seront ces nouveaux indicateurs ? Pour l’instant, ils ne sont pas encore connus. La proposition de loi suggère de remettre un rapport, début octobre, afin de déterminer ces critères. Toutefois, estime Eva Sas, ils devraient recouvrir plusieurs problématiques : « les inégalités de revenu, la qualité de l’environnement, le patrimoine du pays par rapport à sa dette devront en faire partie pour fournir une vision juste de l’état de la France. »
Comment seraient-ils utilisés ? »L’intérêt, c’est de remettre du long terme dans la politique », résume Eva Sas. Dans les faits, ils permettraient d’évaluer l’action d’un gouvernement non plus seulement en fonction de la croissance du PIB, mais aussi à l’aune de ce qu’il a apporté concrètement aux citoyens. La députée écologiste va même plus loin : selon elle, les principales réformes à venir pourraient elles aussi être évaluées en fonction de leur impact sur la population.
La France est-elle seule à porter ce débat ? La France a été l’une des premières à s’intéresser à la question des alternatives au PIB. En 2009, Nicolas Sarkozy avait ainsi créé une « commission sur la mesure de la performance économique et du progrès », présidée par le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Cinq ans après, force est de constater que celle-ci n’a pas eu d’impact majeur. En revanche, plusieurs autres pays d’Europe se sont convertis à des indicateurs alternatifs : l’Allemagne, la Belgique ou encore le Royaume-Uni en ont adopté pour mettre un terme à l’hégémonie du PIB. Mais les travaux les plus avancés sont ceux de l’OCDE, qui a créé en 2011 le « better life index« , un indicateur qui permet de comparer les pays membres de l’organisation entre eux sur de nombreux critères.