« Les opposants à la LGV au sud de Bordeaux plus mobilisés que jamais » Article de Sud-Ouest suite à la visite d’Eva Sas en Aquitaine
Opposants girondins et lot-et-garonnais étaient réunis hier à Bordeaux.
L’objectif : informer les élus des conclusions des études alternatives à celles de RFF sur le Bordeaux-Toulouse. (ph. g. bonnaud)
Ils n’étaient pas plus de 70 militants, élus et sympathisants, réunis hier soir à Bordeaux à l’invitation du groupe Europe Écologie-Les Verts (EELV) du Conseil régional pour débattre des prolongements de la ligne à grande vitesse vers Toulouse et Hendaye. Mais le moment choisi, semble-t-il de longue date, par ces opposants au Grand projet Sud-Ouest (GPSO) pour informer des études alternatives à celles plus officielles de Réseau ferré de France (RFF), était visiblement le bon. « Nous avons voulu que les élus de nos collectivités puissent avoir une information complète avant qu’ils ne soient amenés à se prononcer sur de futurs financements de lignes nouvelles », résume Clément Rossignol, représentant des élus écologistes (EELV) à la Communauté urbaine de Bordeaux. « Nous avons la conviction que les partisans de ces grands projets d’infrastructures se trompent ou sont trompés lorsqu’ils croient que le développement économique suivra la mise en service de ces lignes nouvelles », a renchéri Bernard Péré, conseiller régional (EELV) du Lot-et-Garonne.
Commission Mobilité 21Le bon moment car c’est seulement dans quelques jours que la commission Mobilité 21, appointée par le gouvernement Ayrault, remettra son rapport au ministre délégué aux Transports. Rappelons qu’elle est chargée de faire le tri entre les 60 projets routiers et autoroutiers prévus dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Et que personne ne sait comment pourront être financés tous ces projets (260 milliards d’euros) dans un contexte budgétaire très tendu.Eva Sas, une des dix membres de cette commission, députée (EELV, Essonne), est d’ailleurs venue dire comment la commission Mobilité 21 allait procéder. Trois catégories de projets seront établies : ceux à réaliser d’ici à dix ans, entre dix et vingt ans, et au-delà de vingt ans. Elle a aussi précisé que les critères de performance écologique autant qu’économique seront également détermi- nants dans les recommandations à venir.À quelques semaines des échéances, les opposants au projet de ligne nouvelle entre Bordeaux et Toulouse sont donc mobilisés. Ils ont rappelé à l’auditoire qu’il y avait mieux à faire que d’investir plus de 6 milliards dans quelque 270 kilomètres de ligne nouvelle pour un gain de temps modéré : « Seuls deux trains par jour feront le Paris-Toulouse sans arrêt comme sur le Paris-Marseille », a une nouvelle fois expliqué, convaincu, Bernard Faucon- Lambert, co-président de l’association Alternatives LGV, qui réuni des élus locaux de Gironde et du Lot-et-Garonne surtout. Celle-ci a financé, avec l’aide du Conseil général du Lot-et-Garonne, une étude qui plaide pour un renouvellement des lignes existantes, plus durable et moins coûteux. « Il va bien falloir qu’Alain Rousset intègre que le front du refus financier prend de l’ampleur chez les élus socialistes et même chez le président de la SNCF », ont prévenu hier Monique de Marco et Gérard Boulanger, deux opposants, sur ce sujet, au président du Conseil régional. Il le sait.