Le plan Juncker : un programme d’investissement européen nécessaire mais insuffisant

Retrouvez ci-dessous l’intervention de votre députée lors des questions sur la situation économique et financière de la zone euro.

 

 

Jeudi dernier, le 28 mai, un accord a été trouvé entre le Conseil européen, la Commission et le Parlement sur le plan d’investissement européen dit plan Juncker.

Il faut le dire, le plan Juncker constitue un tournant dans la politique européenne puisqu’il reconnaît l’importance des investissements pour une sortie de crise européenne. Il faut le dire aussi, le plan a été amélioré par le Parlement européen, par rapport à la proposition initiale de la Commission, avec une augmentation d’un milliard de la part prélevée dans les marges non utilisées du budget européen pour les années 2014 et 2015, ce qui diminue d’autant ce qui aurait été reversé aux États. Il n’en reste pas moins, et il faut aussi le dire, que le plan Juncker n’est pas à la hauteur des enjeux.

Alors que l’investissement a chuté d’un quart en Europe depuis la crise financière de 2008 et que des politiques de contraction budgétaire ont été menées partout en Europe, avec les effets désastreux que l’on sait sur l’activité, se traduisant par un taux de chômage supérieur à 11 % en zone euro, il était plus que temps de lancer un plan d’investissement ambitieux.

Or il n’en est rien, puisque le mécanisme passera par le Fonds européen pour les investissements stratégiques, qui ne sera doté que d’une garantie de 8 milliards d’euros sur trois ans, dont 5 milliards, qui plus est, seront prélevés dans d’autres programmes européens d’investissement, le programme européen pour la recherche dit Horizon 2020 et celui pour les réseaux de transport dit Mécanisme pour l’interconnexion en Europe. La majorité des investissements proposés ne sont donc que du recyclage de programmes préexistants.

Il est possible de s’interroger sur l’efficacité d’un tel mécanisme. Si encore une partie de ces investissements étaient orientés vers la transition énergétique… mais, cette fois, c’est le Parlement qui a reculé pour abandonner tout fléchage des investissements du plan Juncker vers la transition énergétique.

Compte tenu de ces limites, quelle est l’action de la France et quels sont les mécanismes au niveau européen pour contrôler l’utilisation des investissements du plan Juncker et s’assurer de leur effet réel sur l’économie ?

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