Dernière ligne droite avant la fusion des hôpitaux de Longjumeau et Juvisy, Le Parisien

Retrouvez ci-dessous l’article du Parisien sur la fusion des hôpitaux de Longjumeau et de Juvisy. 

Après Etampes et Dourdan ou encore Evry et Corbeil, c’est au tour de Longjumeau et Juvisy. Après que la fusion des deux hôpitaux a été validée par les conseils de surveillance, une commission spécialisée de l’offre de soins a été consultée ce jeudi. L’Agence régionale de santé (ARS) devrait ensuite publier son arrêté afin de permettre la création au 1er janvier 2016 du centre hospitalier des Deux Vallées.

Pourquoi ce « mariage » ? Avec un bassin de population de 370 000 habitants, les établissements veulent mutualiser leurs moyens pour mieux répondre à la demande avec une offre plus lisible et coordonnée et ainsi continuer d’exister. « Nous avons voté pour mais au fond du cœur, nous sommes contre, réagit-on au syndicat Sud-Santé de Longjumeau. Toute fusion se fait toujours au détriment de la prise en charge des malades car il y a une réduction de l’offre, une mutualisation des services. Mais si nous n’avions pas dit oui, on sait que Juvisy aurait fermé ».

Le maire de Juvisy, Robin Reda (LR), estime également que « c’était la seule façon de le préserver ». « Nous savons tous que c’est sa survie qui est en jeu mais tout dépendra du projet qui va avec », relève la députée (EELV), Eva Sas. Guillaume Wasmer, à la tête des deux établissements, y voit également une façon de sortir de la situation financière dans laquelle se trouve Juvisy : « On utilise la fusion pour transformer l’emprunt toxique contracté en emprunt plus classique au fur et à mesure des investissements sur Longjumeau ».

Comment cela va-t-il se passer ? « La fusion, c’est un acte juridique », indique le directeur. Dans les faits, elle a déjà plus ou moins commencé. « Juvisy a perdu sa maternité en 2010. Depuis la semaine dernière, des médecins de Longjumeau font des consultations avancées à Juvisy. Mais le plateau technique reste à Longjumeau », poursuit-il.

Quel coût ? « Toute fusion commence par des surcoûts de quelques centaines de milliers d’euros, répond Guillaume Wasmer. Mais on bénéficiera de l’aide de l’ARS. Le but étant d’augmenter l’activité, en ouvrant des consultations, il y aura des facturations, puis on va ramener chez nous des patients partis ailleurs. On va donc récupérer ces sommes dans les deux prochaines années ».

Des suppressions de postes ? « Il n’y aura pas de licenciement et pas de mouvement de personnel », précise le directeur. Mais de reconnaître plus loin que si Juvisy était épargné par un plan de retour à l’équilibre financier jusqu’à présent, en fusionnant avec Longjumeau, qui, lui, y est soumis, Juvisy devra « participer à l’effortet sans doute rendre quelques postes. La question des non-reconductions se posera peut-être. Mais ce sera à la marge ».

Prochaine étape, Orsay ? L’objectif à terme est de former un groupement hospitalier de territoire entre Juvisy, Longjumeau et Orsay. « Entre 2016 et 2017, je dois faire adopter un projet médical commun aux trois établissements. Ce sera plus compliqué car entre Orsay et Longjumeau, certaines activités sont les mêmes. Comment les rendre complémentaires ? » s’interroge le responsable qui voudrait une fusion avec Orsay au 1er janvier 2017. A Sud-Santé, on n’y croit pas. Mais si le projet devait voir le jour, le syndicat craint les conséquences telles que la fermeture de services et des mesures sur le personnel.

Bientôt un site unique ? « C’est l’une des hypothèses, répond le directeur. Mais ce n’est pas la seule. » « Si la proximité existe après ça, ce sera au travers des structures privées qui vont se gaver sur le dos des patients », s’inquiète l’élue d’opposition à Juvisy, Mounia Benaili (PG). « Ce n’est pas avec un seul site qu’on répondra à la demande de la population », s’inquiète-t-on à la CGT d’Orsay.

Marie D’ornellas | 08 Oct. 2015, 18h44 | MAJ : 08 Oct. 2015, 18h44

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