« Grand-Vaux attend sa rénovation » Article du parisien du 22 mars 2013

SAVIGNY-SUR-ORGE. Le quartier aux 6 000 logements se sent à l’abandon

Grand-Vaux attend sa rénovation

CÉDRIC SAINT-DENIS | Publié le 22 mars 2013, 07h00

Une mort à petit feu. C’est le triste sort vers lequel se dirige, doucement mais sûrement, le centre commercial de Grand-Vaux. Il y a une dizaine d’années encore, vingt à trente boutiques animaient ce quartier enclavé de Savigny-sur-Orge, comprenant 6 000 logements. Hier, vers 15 heures, la zone est quasi déserte. Les rideaux de fer sont baissés. Seuls une épicerie, une pharmacie, une boulangerie, une boucherie halal et un bar PMU ont encore leurs portes ouvertes. Ce sont les derniers survivants. « Nous sommes laissés à l’abandon, témoigne un des commerçants, installé là depuis trois ans. Ici, on voit surtout des vols et des casses de voitures. » L’an dernier, le marchand de journaux, étouffé par les dettes, a dû fermer enmars. Trois mois plus tard, c’est la supérette, victime de dégradations, qui a jeté l’éponge. Elle n’a pas rouvert depuis.

Une situation qui illustre la lente agonie du quartier, où se rend aujourd’hui Eva Sas, la députée Europe Ecologie-les Verts de la circonscription. Après une rencontre avec les commerçants, l’élue écologiste ira écouter les doléances des habitants, avec Frédéric Petitta, vice-président PS en charge du logement au conseil général. « Avant, c’était agréable à vivre, raconte Mireille, qui vit à Grand-Vaux depuis quinze ans. Maintenant, il n’y a plus rien, surtout au niveau des commerces. Je vais fairemes courses à Epinay-sur-Orge. Nous nous sentons oubliés. »

Grand-Vaux n’ayant jamais été classé en zone urbaine sensible (ZUS), le quartier ne bénéficie pas des crédits de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). « C’est dû à des raisons essentiellement politiques, estime Eva Sas. Le maire de l’époque (NDLR : Jean Marsaudon, UMP) ne voulait pas. Pour moi, c’est une opportunité manquée. » La députée écologiste, est intervenue hier soir à l’Assemblée nationale lors du débat sur la politique de la ville, pour demander le classement de Grand-Vaux dans les 1 000 quartiers prioritaires qui seront définis en juin par le gouvernement.

Une requête à laquelle abonde Laurence Spicher-Bernier, la maire (UDI) de Savigny. «Nous avons monté un dossier, avec l’aval de la préfecture, explique l’édile. J’ai écrit l’an passé à Cécile Duflot (ministre du Logement) pour l’alerter sur la situation. Je n’ai pas eu de réponse de sa part. » Consciente que le quartier doit être rénové, Laurence Spicher-Bernier affirme ne pas se résigner. « Nous continuerons à nous battre sur ce projet. On ne peut pas laisser des bâtiments aussi vétustes. Il faut restructurer l’ensemble du quartier et reconstruire de manière durable. »

Les élus, de gauche comme de droite, réclament également qu’une station à Grand-Vaux soit prévue dans le projet tram-train entre Massy et Evry.

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