Question écrite à la Ministre de la Santé sur le projet de fermeture de l’hôpital de Juvisy
Eva Sas : « la fermeture de l’hôpital laisse présager à terme la création d’un véritable désert médical sur la circonscription»
Le jeudi 30 juin, la députée Eva Sas rencontrait Guillaume Wasmer, directeur du Groupe Hospitalier Nord Essonne (hôpitaux de Juvisy-sur-Orge, Longjumeau et Orsay), pour échanger sur la fermeture annoncée des trois établissements de Juvisy, Longjumeau et Orsay, en vue de créer un nouveau centre hospitalier sur le plateau de Saclay en 2024. Nicolas Gonnot, conseiller municipal de Juvisy, participait également à cet entretien. Si l’échange a été franc et constructif, il n’a en rien levé notre inquiétude concernant l’offre de soins sur Juvisy, il a même confirmé que le futur établissement de Saclay n’avait pas vocation à répondre aux besoins de proximité des Portes de l’Essonne et qu’il n’était pas envisageable de fermer l’hôpital de Juvisy sans recréer une offre de soins sur le territoire.
Eva Sas, Députée de l’Essonne (EELV), Vice-présidente de la Commission des finances a donc déposé une Question Ecrite à l’adresse de la Ministre de la santé, Mme Marisol TOURAINE, pour l’alerter sur les conséquences que pourrait avoir la fermeture de l’hôpital de Juvisy, une structure de proximité essentielle pour les habitants de la 7ème circonscription.
Eva Sas affirme aujourd’hui que : « L’hôpital joue un rôle primordial dans l’offre de soins du territoire, notamment avec ses urgences, qui ont atteint 28 668 passages en 2015».
Déjà en 2009, la fermeture des services de chirurgie et de la maternité avait été un coup difficile porté à cet hôpital. En 2012, j’avais déjà interpellé, en tant que députée, Mme la Ministre et m’était engagée pour sauvegarder cet établissement, qui au prix d’efforts parfois douloureux pour les personnels, a su se rapprocher de l’équilibre financier.
La construction d’un nouvel hôpital à Saclay, à plus de 45 minutes en voiture et 1 heure en transport en commun pour les habitants, ne répond aucunement aux besoins des populations de Juvisy et alentours De fait, la restructuration nous contraindrait à nous orienter sur le Centre Hospitalier Sud Francilien d’Evry-Corbeil, mais leur service d’urgences ne peut accueillir ce flux de nouveaux patients.
Eva Sas a donc interpellé la Ministre de la Santé sur les risques liés à cette fermeture et sur les nécessaires mesures à prendre pour maintenir une offre de soins pour les habitants du Nord-Essonne.
Retrouvez ci-dessous la question écrite dans son intégralité déposée par Eva Sas à la Ministre Mme Marisol Touraine concernant le projet de fermeture de l’hôpital de Juvisy.
Texte de la question :
Madame la Députée Eva SAS, attire l’attention de la Ministre des affaires sociales et de la santé sur,le projet de fermeture de l’hôpital de Juvisy-sur-Orge. En effet, au mois de mai dernier, la direction du Groupe Hospitalier Nord Essonne (regroupant les hôpitaux de Juvisy-sur-Orge, de Longjumeau et d’Orsay) a annoncé à son personnel la fermeture prochaine des hôpitaux de Juvisy-sur-Orge, de Longjumeau et d’Orsay pour créer un nouvel établissement qui pourrait voir le jour sur le plateau de Saclay en 2024. Ce nouveau développement va pourtant à l’encontre des objectifs avancés pour justifier la fusion des hôpitaux de Juvisy et Longjumeau en janvier dernier.
Le dossier de présentation de la fusion des centres hospitaliers de Longjumeau et de Juvisy-sur-Orge datant de septembre 2015 mentionnait en effet que « la fusion de ces deux établissements se traduira par une refonte en profondeur de leurs organisations et du parcours des patients (…) (et) elle permettra de développer l’activité du Centre hospitalier de Longjumeau et de réinstaller sur Juvisy une offre de soin qui n’y était plus pratiquée, repositionnant ainsi les établissements publics du Nord-Essonne comme des acteurs pivots de leur territoire ».
L’annonce de la direction est d’autant plus difficile à comprendre que la situation financière de l’hôpital, longtemps grevée par des emprunts toxiques, s’est aujourd’hui assainie, et que la fréquentation en hausse au service des urgences (28 668 passages en 2015) démontre le caractère indispensable de cette offre de soins sur Juvisy. L’arrêt de ce service d’urgences peut, à mon sens, engendrer des risques importants pour les populations de Juvisy, Athis-Mons, Viry-Châtillon et Savigny-sur-Orge, bassins de population qui connaissent une forte croissance démographique et où il est déjà de plus en plus difficile de trouver un médecin traitant.
Chacun convient que le nouvel hôpital en projet à Saclay ne répond en rien aux besoins de soins de proximité des habitants de Juvisy et des communes alentour. Ce dernier se situerait à plus de 45 minutes en voiture et à 1 heure en transport en commun pour les habitants de la 7ème circonscription de l’Essonne.
Enfin dernier point, l’équilibre financier du projet ne serait assuré que par la gratuité des terrains cédés par l’Etat sur le plateau de Saclay, une gratuité qui constitue bien entendu un manque à gagner pour les finances publiques.
Madame la députée souhaite donc vous interroger sur l’opportunité économique de cette opération, qui semble plus inspirée d’une politique systématique de regroupement hospitalier, que d’une étude fine des besoins du territoire. Elle souhaite surtout savoir quelles dispositions seront prises pour que l’offre de soins, notamment en matière d’urgences, soit assurée pour les Juvisiens et les habitants des Portes de l’Essonne. Elle souhaite en effet alerter Madame la ministre sur les risques que comporte ce projet dans un territoire qui, bien que proche de Paris, se transforme peu à peu en désert médical.
Bonsoir Mme la députée , il est vrai que la fermeture programmée de l’hopital de Juvisy est un déni au bon sens , mais je suis surpris de votre silence sur la desertification médicale dans l’Essonne programmée par notre ministre de la santé ; son mépris affiché de la médecine liberale qui constitue pourtant le premier maillon du réseau santé de la cité est édifiant . Battez vous également pour que la médecine de proximité ( y compris la médecine libérale) qui est essentiel à la vie de la cité puisse survivre