Question écrite sur les gens du voyage
Madame Sas interpelle le Ministre de l’intérieur sur les crédits alloués à l’accompagnement des gens du voyage dans le contexte de forte exclusion vécues par ces personnes, qui appelle le besoin d’un renouvellement concerté de l’action publique.
Les crédits votés en loi de finance sont nettement en-deçà des besoins. Ils s’établissent à 2,7 millions d’euros dans les lois de finances de 2011, 2012 et 2013, pour une population régulièrement estimée par les pouvoirs publics à 400 000 personnes. Il apparait clairement que la ligne est inscrite au PLF sans qu’il soit procédé à une évaluation des besoins, tant au niveau central que déconcentré, ce qui confirme le manque d’impulsion pour la prise en compte des gens du voyage dans nos politiques publiques.
Cette faiblesse initiale de la programmation s’accompagne d’une sous consommation continuelle des crédits. En 2012, les crédits consommés spécifiquement se sont établis à 2, 28 millions d’euros sur les 2,7 millions d’euros votés en loi de finances. Ainsi, plus de 420 000 euros n’ont pas été mobilisés pour l’accomplissement des objectifs initiaux.
Les constats sont unanimes sur l’ampleur des besoins et le rôle essentiel du secteur associatif pour l’accès aux droits d’une population très souvent délaissée par les services publics ou les associations généralistes. Le rapport sur l’accueil et l’accompagnement des gens du voyage rendu public par la Cour des comptes en octobre 2012, dresse un constat sévère des politiques publiques menées. Les 33 recommandations formulées visent notamment à : améliorer le pilotage par les pouvoirs publics, poursuivre la réalisation des aires, assurer l’efficacité de la politique existante en matière de gestion des aires et d’accompagnement social et scolaire des gens du voyage, répondre à la demande grandissante d’ancrage territorial.
L’objectif doit être de pouvoir accueillir ces populations dans les conditions prévues par la loi et de leur permettre de vivre dans le respect des dispositions légales dès lors qu’elles seront appliquées par les communes.
Madame Sas souhaite donc connaître les projets et les intentions du ministre dans ce domaine afin d’encadrer le mieux possible la politique menée en faveur des gens du voyage.