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  1. Intervention d’ Eva Sas sur la loi de programmation des finances publiques 2012-2017

    Merci Madame la présidente, Monsieur le ministre, M. le rapporteur, chers collègues,

    Cette première loi de programmation des finances publiques du quinquennat définit le cadre budgétaire et les axes stratégiques de votre quinquennat.

    Nous savons que cette période sera à la fois déterminante pour l’avenir de notre économie et relativement courte pour impulser un changement de modèle de développement.

    Si nous partageons votre volonté de réduire l’endettement, nous voudrions souligner, en revanche, les risques inhérents au rythme rapide de réduction des déficits que vous avez adopté.

    En effet, ce projet de loi de programmation fixe l’obligation de parvenir à un déficit de 3 % dès 2013 et à un équilibre structurel en 2016. Ce rythme compromet notre capacité à investir dans l’avenir et à impulser les efforts nécessaires à la préparation de l’économie et de l’industrie de demain qui devront être à la fois sobres en énergie et riches en emplois.

    Ce rythme semble d’autant plus difficilement tenable que les prévisions de croissance, sur lesquelles il s’appuie, nous semblent, malgré les interventions que j’ai entendues dans cet hémicycle, encore trop optimistes. En effet, la présente programmation repose sur des prévisions de croissance de 0,8 % en 2013 et de 2 % à partir de 2014, alors que, déjà en 2012, selon l’INSEE, le PIB français aura été amputé de 0,8 point par les mesures budgétaires.

    Ce rythme, enfin, impose 60 milliards d’économie en 5 ans dont 10 milliards pour financer le crédit d’impôt compétitivité. Avec les 24,4 milliards de hausse de prélèvements obligatoires que vous annoncez pour 2013, c’est donc une modification profonde de la fiscalité qui est mise en œuvre et pourtant, à ce stade, la transition écologique n’est pas au cœur de cette réforme de la fiscalité.

    L’annonce de 3 milliards de fiscalité écologique en 2016 est un point positif, et plus encore le comité permanent mis en place par Delphine Batho sur le sujet, mais les enjeux environnementaux auxquels nous devons faire face sont importants. Et nous aimerions qu’ils ne soient pas soulignés que par le groupe écologiste, car c’est le mode de vie, de production et de consommation des générations actuelles et futures qu’il faut faire évoluer pour faire face à l’épuisement des ressources que nous constatons déjà, et cela ne doit pas concerner que notre seul groupe politique. Pourtant, vous prévoyez pour la mission écologie, développement et aménagement durable l’une des plus fortes baisses entre 2012 et 2015 : – 11,5%.

    L’écologie aurait du, à notre sens, faire partie des priorités au même titre que celles que vous avez définies et que nous approuvons : la jeunesse, l’emploi, la sécurité et la justice.

    En effet, si, pour les années à venir, beaucoup de missions voient leurs dépenses être gelées ou diminuées, les crédits alloués à ces missions prioritaires augmentent et de façon significative. Ces augmentations sont salutaires car ces missions – oh combien importantes ! – ont été trop longtemps délaissés par les gouvernements précédents. Ainsi, les crédits de la jeunesse augmenteront de 14,3 % en trois ans, ceux de la justice de 4,9 % sur la même période, ceux de l’enseignement scolaire de 2,6 %, ceux de la solidarité de 9,6 %. Les crédits dévolus à la sécurité connaîtront une hausse de 3,3 %. Nous aurions souhaité pouvoir ajouter à cette liste la mission écologie.

    Enfin, nous nous félicitons de l’abandon de la RGPP. L’évaluation de chacune des politiques publiques sur l’ensemble du quinquennat permettra, en effet, de rendre nos politiques publiques plus efficientes, tout en restant attentif à la preservation du service rendu à nos concitoyens. Evitant, ainsi, le sabrage généralisé, sans évaluation, et aveugle, du quinquennat précédent qui ont mené à la dégradation des services publics que nous connaissons aujourd’hui.

    Pour résumer, si nous nous partageons les axes stratégiques de cette loi de programmation, que sont la réduction des déficits et la définition de priorités budgétaires, nous ne pouvons pas ne pas vous faire part de notre inquiétude sur le rythme que vous proposez car nous craignons qu’il ait des conséquences négatives sur l’activité économique. Ce n’est pas qu’un pays seul mène des mesures conjoncturelles de réduction des déficits, comme l’a fait l’Allemagne il y a quelques années, qui pose problème. C’est la conjonction des politiques d’austérité en Europe qui risque de plonger l’ensemble de nos pays dans une crise durable.

    Nous vous avions alerté sur ce point lors de débat sur le TSCG. Et nous sommes inquiets de voir que les prévisions de recul du PIB en Allemagne pour le dernier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013, en lien avec la baisse des exportations et de la demande européenne, semblent malheureusement confirmer nos inquiétudes.

    Enfin, nous espérons que l’écologie retrouvera sa place dans la politique budgétaire et fiscale de la France. La conférence environnementale, le groupe de travail sur la fiscalité écologique, la priorité donnée à la rénovation thermique, ainsi que les déclarations du rapporteur à l’instant, nous paraissent aller dans le bon sens.

    Avant de nous quitter, je voudrais, ici, remercier le rapporteur général, le président de la Commission et le ministre du Budget pour leur patience et leur précision dans l’animation de ces débats. Et vous faire part d’un regret et d’un espoir. Un regret, qu’il n’ait pas été possible de prendre plus en compte à ce stade les propositions du groupe écologiste, et d’ailleurs aussi des autres groupes de la majorité, et un espoir, celui que nous puissions travailler ensemble sur les projets de loi de finances suivants. Le ministre du budget parlait à l’instant, de « groupe majoritaire » au singulier, j’aimerais que nous conjuguions ensemble ces mots au pluriel.

    Je vous remercie et je voudrais à mon tour vous souhaiter de joyeuses fetes de fin d’année.

  2. Intervention de Mme Eva Sas jeudi 20 décembre sur le projet de Loi de Finances 2013 ( lecture définitive)

    Monsieur le président, messieurs les ministres, monsieur le rapporteur général, chers collègues,

    Nous examinons ici le Projet de Loi de Finances 2013, un projet de loi qui vient traduire l’engagement du Président de la République : le redressement dans la justice.

    Le premier point que je voudrais souligner c’est donc le soutien que nous apportons au principe fondateur de ce PLF 2013 : le rétablissement de la justice fiscale.

    En effet, l’introduction de la taxation des revenus du capital au même niveau que les revenus du travail est une avancée considérable : nous soutenions ce principe depuis longtemps, c’est un point majeur acquis grâce à la nouvelle majorité.

    La contribution à 75% sur les revenus supérieurs à 1 million d’euro est également un signe fort donné par ce gouvernement. Tous les revenus doivent contribuer à l’effort de redressement, à commencer par les plus favorisés.

    Sur ce point, et en réponse à ceux qui disent que la majorité « matraque » les plus aisés de nos compatriotes, je voudrais souligner le fait que la contribution de « 75 % » sur les revenus ne devrait rapporter à l’Etat que 210 millions d’euros, alors que le bouclier fiscal devrait encore constituer en 2013, malgré sa suppression, un cadeau de 350 millions d’euros ! C’est cet héritage que la majorité de gauche doit aujourd’hui assumer.

    En outre, je voudrais rappeler ici que le taux marginal d’impôt était aux Etats Unis jusqu’en 1980 de 70 %. Celui-ci n’a empêché ni l’investissement ni le développement de l’activité aux EU. En revanche, il avait permis de limiter les inégalités : c’est ce que nous souhaitons ! Puisque – faut-il le rappeler ? – elles se sont creusé ces 10 dernières années: les 10 % des Français les plus riches ont, en effet, capté plus d’un quart de la progression des revenus entre 1999 et 2009 !

    Nous continuerons d’appuyer le Gouvernement pour qu’il poursuive le rétablissement de la justice fiscale. La fusion de l’Impot sur le revenu avec une CSG rendue progressive doit en ce sens, rester un objectif commun. Nous serons au côté du Gouvernement lorsqu’il construira, étape par étape, cette fusion.

    Le 2ème point que je voudrais évoquer, c’est la nécessité d’une remise à plat de la fiscalité environnementale.

    Lors de l’examen en première lecture de ce projet de loi de finances, nous avons défendu l’abrogation d’un certain nombre de niches fiscales anti-écologiques, pour rendre notre système fiscal plus cohérent avec notre ambition commune de transition écologique.  Mise en cohérence qui contribuerait d’ailleurs, il faut le souligner, au redressement des comptes publics.

    Et je voudrais ici apporter à l’appui de notre demande de révision de ces exonérations fiscales contraires à la transition écologique, le constat du comité d’évaluation de l’Inspection générale des finances sur les dépenses fiscales de TICPE.

    Le rapport indique en effet que leur incidence sur l’emploi est, je cite, « vraisemblablement peu significative ». Ainsi, les exonérations de TICPE au profit des vols intérieurs permettraient de sauvegarder 950 emplois et celle au profit du transport routier 800 emplois, soit un coût par emploi pour cette 2e exonération de l’ordre de 412 000 euros. Ce qui est, vous en conviendrez exorbitant.

    Nous saluons la création d’un comité permanent sur la fiscalité écologique qui – nous n’en doutons pas – va permettre au gouvernement de revoir l’ensemble de la fiscalité énergétique dont nous souhaitons qu’elle soit réformée en fonction du double critère de l’emploi et des émissions polluantes.

    Pour terminer, je voudrais souligner que l’examen attentif de ce projet de loi de finances nous confirme dans ce que nous avons toujours d’ailleurs pensé : l’ancienne majorité n’a pas brillé par ses qualités de gestionnaire, loin s’en faut.

    Je prendrais comme exemple le fait que la prévision du montant consacré au bouclier fiscal a été réévaluée par ce gouvernement pour 2012 de 150 millions d’euros à … 450 millions d’euros ! Cette révision n’est pas anodine. En effet, la réforme de l’ISF du printemps 2011 était censée être financièrement équilibrée dès 2012. Cette estimation se fondait sur cette prévision de bouclier fiscal de 150 millions d’euros. Maintenant qu’elle est revue à la hausse, on peut affirmer que la réforme de 2011 n’aurait pas été financièrement équilibrée en 2012, ni même en 2013, ce qui vient contredire les annonces qui avaient alors été faites par le précédent Gouvernement. Tout laisse penser que la prévision initiale de 150 millions d’euros était volontairement sous-évaluée, pour faire croire à un équilibre de la réforme. C’est au final 350 millions d’euros de cadeau aux plus aisés que l’ancien gouvernement fait encore peser sur le budget 2013. Cette insincérité vous la laissez en héritage au gouvernement suivant !

    J’ajoute que l’ancienne majorité nous lègue aussi plusieurs contentieux, celui du précompte immobilier, celui des OPCVM, qui vont peser sur les finances publiques à hauteur de 8,2 milliards d’euros, dont 1,8 milliards d’intérêts moratoires, qui auraient pu être évités si ces contentieux avaient été réglés plus tôt.

    Plus généralement, Si l’on fait le bilan des 30 dernières années, en quinze ans de gouvernement, la dette publique a certes cru de 20,5 points sous les gouvernements de l’actuelle majorité ; Mais en autant de temps, l’ancienne majorité l’aura fait croitre de 43 points !

    Ces éléments nous confirment dans ce que nous pensons depuis longtemps. Les députés qui sont aujourd’hui sur les bancs de l’opposition n’ont pas de leçon à donner en matière de bonne gestion. Ce projet de loi de finances prouve au contraire qu’on peut être fidèle aux valeurs de solidarité et de justice fiscale, et s’inscrire dans une trajectoire de redressement des comptes publics.

    Je vous remercie.

  3. Intervention de Mme Eva Sas mercredi 19 décembre sur la lecture definitive du projet de Loi de finances rectivicative 2012

    Monsieur le président,

    Messieurs les ministres, M. le rapporteur, chers collègues,

    Nous voici donc en séance pour cette lecture définitive du Projet de Loi de Finances Rectificative 2012, qui comporte, outre des avancées en matière de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale, le dispositif qui instaure le Crédit Impôt Compétitivité Emploi. Compte tenu de l’engagement financier que celui-ci suppose – 20 milliards d’euros, le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi et son financement par la TVA sont bien entendu le sujet essentiel de ce dernier projet de loi de finances.

    Il me sera donc permis de réaffirmer ici les critiques du groupe écologiste faites au Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi face à l’absence de conditionnalité et à l’absence de ciblage de cette aide aux entreprises. Le risque, nous le connaissons tous, c’est celui de l’effet d’aubaine, et donc le problème de l’efficacité de la dépense publique, qui conduit au coût élevé anticipé de 50 000 euros par emploi.

    Pour que les sommes dépensées le soient à bon escient, il eut fallu que ce crédit d’impôt soit modulé selon la taille des entreprises, et donc bien entendu plus ciblé sur les TPE/PME, puisque comme je l’ai rappelé, les entreprises de moins de 250 salariés ont créée 600 000 emplois nets en dix ans,  soit la quasi totalité des emplois créés en France. Il eut fallu, également, qu’il permette d’engager une réforme structurelle de l’économie, en soutenant plus particulièrement le développement des secteurs d’avenir, et l’adaptation des entreprises au renchérissement des ressources. Globalement enfin, nous aurions aimé que la création d’emplois soit au cœur de ce dispositif.

    En ce sens, nous tenons à saluer le travail d’amendement qui a été mené par nos collègues députés du groupe socialiste.

    Ils ont permis d’encadrer, au moins en partie, l’utilisation de ce Crédit d’Impot.

    Ainsi, la création d’un comité de suivi chargé de veiller à la mise en œuvre et à l’évaluation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi qui devra, avant le dépôt du projet de loi de finances de l’année au Parlement, établir un rapport public exposant l’état des évaluations réalisées, contribuera à la transparence et au contrôle de la distribution de ces 20 milliards.

    L’amélioration de la concertation avec l’association des organisations professionnelle et syndicales représentatives dans le contrôle de l’utilisation du crédit d’impôt, ainsi que l’amélioration de la transparence sur l’usage du CICE par les entreprises à travers les comptes annuel de l’entreprise qui doit retracer dans ses comptes annuels l’utilisation du crédit d’impôt, en particulier à travers les objectifs assignés vont dans le bon sens.

    De plus, nous nous réjouissons qu’il ait pu être précisé que le crédit d’impôt ne puisse ni financer une hausse de la part des bénéfices distribués, ni augmenter les rémunérations des personnes exerçant des fonctions de direction dans l’entreprise.

    Enfin, l’application du CICE aux coopératives est une avancée pour, à minima, ne pas défavoriser un type d’entreprises facteur de stabilisation de l’activité économique dans les territoires et dont le modèle, plus soucieux de l’humain, nous semble à favoriser.

    Concernant le financement de ce crédit d’impôt, comme nous vous l’avons dit, nous serons attentifs en particulier au taux de TVA intermédiaire, et à la répartition des secteurs entre taux intermédiaire et biens de nécessité. En particulier, je me permets d’attirer à nouveau votre attention sur le secteur des transports collectifs et de la rénovation thermique, moins souvent cités sur ces bancs que l’industrie culturelle ou le logement social.

    Enfin, nous le répétons, nous serons à vos côtés et que nous vous encouragerons à une réforme ambitieuse en matière de fiscalité environnementale. Et nous espérons dans ce sens que le Comité pour la fiscalité écologique mis en place par Delphine Batho cette semaine pourra apporter des solutions pour une réforme fiscale écologique, comprenant notamment le rééquilibrage de la taxation des carburants, la fin des exonérations sur le kérosène ou les agrocarburants, et la mise en place d’une taxe carbone.

    Voilà en quelques mots, ce que nous souhaitions redire sur ce pacte de compétitivité qui nous semble, comme nous l’avons dit, malheureusement une occasion manquée. Nous espérons que les négociations sociales en cours et le comité permanent pour la fiscalité écologique permettront d’améliorer globalement cette réforme.

  4. Intervention d’Eva Sas mardi 18 décembre sur le projet de loi de finances rectificatives pour 2012 ( Nouvelle lecture)

    Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur général, chers collègues, nous l’avons salué dans nos précédentes interventions, et encore à l’instant par la voix d’Éric Alauzet, ce dernier projet de loi de finances rectificative pour 2012 permet des avancées en matière de lutte contre la fraude et l’optimisation fiscales. Ces avancées, concernant notamment la taxation d’office à 60 % des sommes non déclarées placées à l’étranger et la justification des sommes encaissées sur les comptes à partir de 200 000 euros, constituent un premier pas, qu’il faudra renforcer. Car nous considérons, comme le Gouvernement, que la question de la fraude fiscale est une question centrale que nous devons placer parmi les priorités de la majorité, par souci d’efficacité mais aussi d’équité devant l’impôt.

    En 2008, un rapport du Syndicat national unifié des impôts estimait à 40 milliards d’euros le montant de la fraude fiscale en France. À l’heure où des efforts substantiels sont demandés aux Français pour redresser les comptes publics, le renforcement des moyens de lutte contre la fraude fiscale est l’un des instruments essentiels de ce redressement, mais également du consentement à l’impôt. Nous allons mettre en place des outils ; il faudra également veiller à ce que les moyens humains soient présents pour les utiliser.

    Au-delà de ces mesures, je voudrais insister sur la question de la hausse de la TVA programmée dans ce PLFR pour financer le crédit d’impôt compétitivité. Je ne reviens pas sur le crédit d’impôt lui-même, je crois que mes précédentes interventions étaient en la matière assez claires, mais je voudrais appeler l’attention de la majorité sur trois secteurs qui pourraient pâtir de cette augmentation de la TVA si elle était mise en œuvre.

    Lors de la création du taux intermédiaire en 2011, l’ancienne majorité avait déjà fait subir à certains services une augmentation substantielle de taxation de 5,5 à 7 %. Ce fut le cas dans une partie de l’industrie culturelle, avec l’augmentation du taux sur les entrées au cinéma ou au musée. Ce fut également le cas dans un secteur essentiel pour la transition écologique et pour le quotidien de nos concitoyens, celui des transports collectifs. Le groupement des autorités régulatrices de transport avait chiffré à 84 millions d’euros le surcoût que cette augmentation avait entraîné pour les collectivités locales à l’époque. Lorsqu’on connaît à la fois l’ensemble des besoins auxquelles doivent faire face les collectivités locales, l’état actuel des transports collectifs urbains – en Île-de-France, la ponctualité recule d’un à deux points par an – et la congestion qui caractérise notre réseau routier, qui concentre encore 80 % des déplacements de nos concitoyens, on ne peut qu’appeler à éviter une nouvelle augmentation de la taxation après celle de 2011. Sur ce point, nous joignons notre voix à celle des élus locaux, au premier rang desquels le président de la région Île-de-France, pour que les transports collectifs soient classés dans les biens de première nécessité.

    Le deuxième secteur que je voudrais évoquer, c’est le logement social. La majorité s’est fixé un objectif de construction de 150 000 logements sociaux par an. Or, si nous augmentions le taux de TVA, l’effort réalisé pour réunir les moyens financiers nécessaires à cette action serait de fait annulé. Nous saluons donc l’amendement du rapporteur général qui prévoit de reporter le relèvement du taux de TVA applicable aux opérations de construction et de rénovation de logements sociaux de 7 à 10 % en 2015 et non en 2014 comme prévu. Cet amendement est essentiel si nous voulons ensemble faire face aux besoins de logements sociaux.

    Enfin, dernier secteur sur lequel nous souhaiterions mettre l’accent : la rénovation thermique des logements. Une nouvelle réglementation thermique entrera en vigueur en 2013 sur les bâtiments neufs, mais, comme vous le savez, la construction ne concerne chaque année que 1 % du parc. La priorité est donc la rénovation de l’ancien, et nous partageons l’objectif de rénovation de 600 000 logements par an annoncé par le Gouvernement et réaffirmé lors de la Conférence environnementale. Pour atteindre le facteur 4 en 2050, c’est-à-dire la division par quatre de nos émissions de gaz à effet de serre, il faudrait de plus rénover ces logements à la norme BBC, « Bâtiment basse consommation ». Le coût par ménage est donc important et deviendrait pour une partie d’entre eux inaccessible si la TVA passait de 7 à 10 %. Cela aurait un double effet négatif : celui de rendre inatteignable l’objectif de 600 000 logements rénovés par an et celui de fragiliser un secteur du bâtiment déjà lourdement touché par la crise.

    Nous avons pris note de votre ouverture sur la question d’une révision des taux de TVA. Nous avons entendu que la question restait ouverte et que des aménagements pourraient être trouvés en 2013 pour réétudier les questions sectorielles. Nous espérons donc que nous pourrons avancer ensemble sur ces secteurs essentiels pour le groupe écologiste : les transports collectifs, le logement social et la rénovation thermique des bâtiments.

  5. Inauguration de la Permanence Parlementaire d’ Eva Sas en photo

    Eva Sas a inauguré vendredi 14 au soir sa permanence. Cecile Duflot, Ministre de l’Egalité du Territoires et du logement était présente ainsi que de nombreux militants du Parti Socialiste et  d’Europe-ecologie – Les Verts. Ce moment convivial a permis de retrouver l’ensemble des militants qui avait aidé lors de la campagne des législatives.

     

     

     

     

     

  6. Emission « le député du jour : Eva SAS » du 12 décembre 2012 sur LCP

     

    Eva Sas a été interviewée par Nathalie Cuman dans l’émission « Le député du jour » sur LCP le 12 décembre 2012. Ce fut l’occasion pour elle de s’exprimer sur les raisons de son engagement et sur ses convictions.

  7. Explication de vote d’Eva Sas sur le Projet de Loi de finances rectificative 2012

    Madame la présidente,
    Monsieur le ministre,
    Monsieur le rapporteur général,
    Mes chers collègues,
     
    Le texte que nous votons aujourd’hui aurait du faire, à notre sens, l’objet de deux lois distinctes :
    En effet, il s’agit à la fois d’un Projet de Loi de finances rectificative, entérinant les modifications du budget 2012 rendues nécessaires par la réalité de son exécution.

    Mais vous introduisez aussi dans ce PLFR 2012, par voie d’amendements, des mesures qui ne concernent en rien ce collectif budgétaire de fin d’année. Le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi et l’augmentation de TVA qui le financent constituent en effet un acte de politique économique majeure, engageant 2014 et les années suivantes. Et là-dessus, tant sur la forme que sur le fond, nous ne pouvons vous suivre.
    Sur la forme, vous amenez par voie d’amendement une réforme qui – au regard des montants qu’elle implique – sera l’une des mesures décisives de ce quinquennat. Si cette mesure avait fait l’objet d’un projet de loi, la représentation nationale aurait pu être éclairée par une étude d’impact, et aurait pu ainsi évaluer les incidences économiques, financières, sociales et environnementales d’une telle réforme. Ce n’est aujourd’hui pas le cas.

    Sur le fond, nous allons voter là une dépense fiscale de 20 milliards d’euros. Cet acte engage toute la mandature, et obère toutes les possibilités d’introduire de nouvelles réformes en matière économique. Pour être claire, nous n’aurons pas une deuxième fois 20 milliards d’euros à engager pour une politique économique dans cette mandature.

    Or, vous accordez ces 20 milliards aux entreprises sans aucun ciblage ni condition. Tous les emplois sont concernés alors que seuls 20% d’entre eux sont soumis à la concurrence internationale. Ne sont ciblées ni les entreprises en difficultés, ni les TPE, ni les ETI. Enfin, vous ne cherchez pas à orienter l’économie pour lui permettre de faire face aux enjeux économiques et environnementaux.

    Vous espérez créer entre 300 et 400 000 emplois grâce à ce « pacte ». Dans l’hypothèse la plus optimiste, le coût pour la collectivité serait donc de 50 000 euros par emploi créé. Ce coût exorbitant est malheureusement dans la moyenne des politiques de l’offre couteuses, inefficaces, non ciblées, mises en œuvre par les gouvernements successifs. Et pourtant l’erreur est en passe d’être renouvelée.

    Vous nous présentez cette aide fiscale de 20 milliards d’euros sous le nom de « pacte de compétitivité ». Mais de « pacte », cette mesure n’en a que le nom, puisqu’en lieu et place du donnant-donnant que supposerait un pacte, nous n’avons là qu’un dispositif de soutien inconditionné aux entreprises : 20 milliards distribuées sans contrepartie.

    Cette aide d’un montant exceptionnel aurait pu et aurait du être mise au service d’une volonté politique, d’une vision économique. Pour cela, il eut fallu donner trois axes à ce crédit d’impôt compétitivité.

    Le premier axe aurait été de concentrer les aides sur les entreprises en difficultés.

    La deuxième priorité aurait du être de pallier les faiblesses connues de l’industrie française, qui relèvent en grande partie de la compétitivité hors coût et qui tiennent notamment au faible nombre d’entreprises de taille intermédiaire – 4600 en France contre 10 000 en Allemagne-, ou au positionnement sur des secteurs peu porteurs. La montée en gamme de l’industrie française, le soutien à l’investissement, le financement de la croissance des PME, sont les vraies réponses à apporter au problème de compétitivité de l’industrie française.
    Le troisième axe aurait du être de préparer l’économie de demain, de mettre ce Crédit d’Impôt au service d’une vision, au service du modèle économique  du XXIème siècle. Celui qui nous permettra de faire face à la rareté de la ressource, aux pertes d’emplois continues dans l’industrie, à la concurrence des pays à bas coûts. Un modèle économique plus économe en ressources, plus localisé, plus riche en emplois. Pour cela, il eut fallu soutenir les secteurs d’avenir, et en particulier celui des énergies renouvelables, et engager l’ensemble des entreprises dans une démarche d’économie des ressources.

    Au lieu de servir cette ambition, vous allez mettre en œuvre une aide indifférenciée qui bénéficiera aux entreprises florissantes, aux groupes bancaires, à la grande distribution, aux entreprises sous LBO, …. Un effet d’aubaine difficile à justifier, d’autant qu’il sera financé par une augmentation de la TVA qui pèsera lourdement sur le budget des ménages. Absence de ciblage, absence de contreparties demandées aux entreprises, le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi risque ainsi de devenir la plus formidable occasion manquée de la mandature.
    Nous sommes donc en désaccord profond avec le tournant qui est pris dans la politique économique de la France. Nous voterons malgré tout ce PLFR par esprit de responsabilité. Car nous pensons que dans la situation dramatique dans laquelle la France et l’Europe se trouvent, il ne serait pas compréhensible d’ajouter une crise gouvernementale à la crise économique.

    Mais nous espérons que cette mesure pourra être amendée, que des contreparties pourront être demandées, qu’un ciblage pourra être envisagé, dans la ligne des amendements qui ont été courageusement portés par le groupe socialiste.

    Je vous remercie.

  8. Intervention d’Eva Sas lors de la discussion générale sur le projet de loi de finances rectificative 2012

    Ce projet de loi de finances rectificative nous permet de faire un pas de plus dans la lutte contre la fraude fiscale. Il limite les possibilités d’optimisation fiscale en réduisant les exonérations. Il entérine l’accord international sur la garantie de l’État français apportée à Dexia. Il confirme enfin le redressement des comptes publics. Nous saluons ces avancées, notamment concernant la lutte contre la fraude et l’optimisation fiscale, et serons à vos côtés pour poursuivre dans cette voie.

    Cependant, et nous le savons tous, là n’est pas l’essentiel de ce texte. Nous ouvrons aujourd’hui la discussion sur ce que le Gouvernement aura appelé le « pacte de compétitivité », qui prend la forme d’un amendement introduisant le crédit d’impôt compétitivité emploi et l’augmentation de la TVA permettant de le financer.

    Je voudrais faire une première remarque sur la méthode et m’étonner que nous soyons amenés à discuter d’une dépense fiscale de 20 milliards d’euros à l’occasion d’un amendement. Dans le cadre d’un projet de loi, cette mesure aurait fait l’objet d’une étude d’impact qui nous aurait permis d’évaluer les incidences économiques, financières, sociales et environnementales de cette réforme. Nous serons malheureusement contraints de nous en passer et pour la qualité du travail parlementaire, je le déplore.

    J’en viens maintenant au fond. Le Gouvernement a intitulé ce dispositif « pacte de compétitivité ». Il ne s’agit pourtant pas d’un pacte, puisque aucune contrepartie n’est à ce stade demandée aux entreprises, ni même vraiment de compétitivité puisque toutes les entreprises sont concernées, y compris celles qui ne sont pas exposées à la concurrence internationale. Il s’agit donc, en guise de pacte et sous couvert de compétitivité, d’un simple dispositif d’aides aux entreprises, ni ciblé, ni conditionné. Toutes les entreprises pourront en bénéficier, les entreprises florissantes, les entreprises sous LBO, les groupes bancaires, la grande distribution, les secteurs non exposés à la compétition internationale, ce qui est le cas de 75 % des entreprises…

    Le financement de ce dispositif par la TVA doit également être mis en débat. Le transfert du poids de la fiscalité des entreprises vers les ménages va peser lourdement sur le budget des familles les plus modestes. Il risque d’affaiblir la consommation en France, dans une période où l’austérité partout en Europe affaiblit la demande. Alors nous posons la question : quelle chance aura donc ce pari du choc de l’offre de réussir, dans un contexte de demande aussi atone ?

    Plus inquiétant encore, la hausse du taux intermédiaire de la TVA, de 7 à 10 %, va toucher le logement social, les transports en commun, le traitement des déchets et le bâtiment – et donc la rénovation thermique. Elle va donc pénaliser lourdement à la fois les collectivités territoriales et les secteurs qui sont au coeur de la transition écologique.

    Nous sommes membres de la majorité et nous sommes fiers des objectifs qu’elle s’est donnés : la construction de 150 000 logements sociaux par an, la rénovation thermique de 600 000 logements par an, la priorité aux transports du quotidien. Cette hausse de la TVA nous paraît malheureusement en contradiction avec ces objectifs. Vous semblez ainsi fermer la porte à des réductions de consommation énergétique d’ampleur, qui seront pourtant essentielles pour l’avenir. Vous parlez de compétitivité, de conserver les emplois dans notre pays… et vous renoncez de fait à réduire la facture énergétique, qui est responsable de 90 % des 70 milliards de déficit commercial de ce pays.

    Pour finir, je voudrais en revenir à l’origine de ce texte. Oui, l’intention initiale du rapport Gallois était louable. Oui, les problèmes de compétitivité de l’industrie française sont réels. Oui, il faut encourager le développement des PME et l’innovation en France. Oui, il faut renouveler la relation avec les entreprises dans ce pays. Mais c’est justement pour cela que ce pacte de compétitivité reste à notre sens une occasion manquée : celle de refonder le pacte social et écologique de la France sur de nouvelles bases, de renouer une relation donnant-donnant, sur la base d’engagements réciproques entre les partenaires sociaux, l’État et les associations environnementales.

    Ce crédit d’impôt sans conditions ni contreparties ne sert pas cette ambition. Son financement par la TVA pénalise les ménages et les collectivités locales et cible particulièrement les secteurs au coeur de la transition écologique. Alors, il nous reste à espérer beaucoup du débat parlementaire. Nous savons qu’il sera riche, car nos collègues socialistes ont fait un travail d’amélioration exemplaire. Nous serons à leurs côtés pour soutenir cette démarche qui permettra peut-être de remettre ce dispositif au service de notre ambition partagée, celle d’une modernisation écologique et sociale de la France.

  9. Eva Sas a reçu deux classes de CM2 de l’école Louise Michel de Savigny sur Orge

    Mardi matin c’est plus de 60 enfants de deux classes de l’école Louise Michel qui ont pu visiter l’Assemblée nationale. Mme Eva Sas a pu échanger quelques mots dans la salle des  » conférences » de l’assemblée. Elle a encouragé ces jeunes élèves à s’intéresser à la vie politique, dans quelques années ils pourront eux aussi voter et peut-être devenir député-e.

  10. Eva Sas participe à la signature d’emplois d’avenir à la mission locale de Juvisy avec le Premier ministre et le Ministre du travail

    Eva Sas et de nombreux élu-es Essonnien-es ont assisté lundi après-midi à la signature d’emplois d’avenir dans la mission locale de Juvisy-sur-Orge avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault  et le Ministre du travail, Michel Sapin. Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault appelle à la mobilisation générale sur les emplois d’avenir.

    Deux nouveaux contrats ont été signés pour deux jeunes femmes suivies par la mission locale.

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