Archives de : Henrique Pinto

  1. Accord sur l’emploi : les écologistes divisés, Le Monde du 13 février 2013

    Accord sur l’emploi : les écologistes divisés

    Photo Fred Tanneau/AFP

    Les députés écologistes ont reçu, mardi 12 février, Laurent Berger, le nouveau secrétaire général de la CFDT, venu vanter l’accord sur la sécurisation de l’emploi conclu le 11 janvier entre son syndicat, la CFTC, la CFE-CGC et les trois organisations patronales. Le Medef, FO, la CGT et Michel Sapin, ministre du travail, devraient également être auditionnés par les députés EELV dans les prochaines semaines, juste avant que le texte qui retranscrira l’accord soit présenté en conseil des ministres – probablement le 6 mars – et débattu dans la foulée à l’Assemblée nationale.

    « On débute notre travail, explique François de Rugy, coprésident du groupe. On s’est déjà mis d’accord sur une méthode, celle de rencontrer tout le monde. » Adepte de la démocratie sociale prônée par le gouvernement, M. de Rugy se dit « extrêmement favorable » à cet accord qu’il ne juge « pas du tout déséquilibré »« C’est assez frappant qu’en période de crise, on puisse accorder des droits nouveaux » aux salariés, juge-t-il en référence à la généralisation de la complémentaire santé ou aux droits au chômage rechargeables. Pour lui, le fait qu’un accord de maintien dans l’emploi, qui permet à une entreprise confrontée « à de graves difficultés conjoncturelles » de baisser les rémunérations et/ou le temps de travail, ne puisse être signé que par un ou des syndicats représentants plus de 50% du personnel, « c’est le plus important ». « On ne peut pas mieux faire en terme de garanties », souligne-t-il.

    A titre personnel, M. de Rugy défend donc, comme le réclame le gouvernement, une retranscription législative stricte de l’accord. « Il ne faut pas le dénaturer, ce qui ne veut pas dire ne pas l’amender mais si on déséquilibre le texte, les partenaires sociaux ne se fatigueront plus à faire des négociations », plaide M. de Rugy. Mais les parlementaires EELV ne sont pas tous sur cette ligne.

    Un accord « déséquilibré »

    A commencer par Barbara Pompili, la coprésidente de M. de Rugy, qui se montre plus circonspecte. Si elle juge également qu’« il faut encourager une nouvelle forme de démocratie fondée sur des accords entre les partenaires sociaux », elle reconnaît que « l’accord n’est pas parfait ». « Chaque avancée est tempérée par un recul », avance-t-elle avant de faire part de ses interrogations : « Jusqu’où amender le texte ? Est-ce qu’on met en danger son équilibre ou non ? On marche sur un fil. »

    Eva Sas, elle, juge l’accord « déséquilibré ». « Les avancées qui auraient pu être considérées comme positives ont été largement affaiblies », analyse la députée de l’Essonne. Pour cette ancienne experte auprès des comités d’entreprise, pas de doute : les accords de maintien dans l’emploi sont dans « le même état d’esprit » que les accords compétitivité-emploi défendus par Nicolas Sarkozy. Son but : amender le texte pour arriver à sécuriser les avancées de l’accord. « Avec certains garde-fous, ça peut devenir équilibré », estime-t-elle.

    Au Sénat, le président du groupe écologiste, Jean-Vincent Placé, est sur la même ligne. « Je ne suis pas favorable à adopter un accord plus minoritaire que majoritaire [la CGT et FO ne l’ont pas signé] et qui, en matière de sécurisation de l’emploi, suscite beaucoup d’interrogations », souligne-t-il. « Le fait que toute la presse anglo-saxonne et le patronat saluent cet accord connote le débat », ajoute-t-il, en précisant que son groupe auditionnera également les différents acteurs de la négociation. « Mais si le ministre Sapin continue à persévérer sur une ‘ratification-transcription’, la discussion va se tendre », prévient-il.

    Et de rappeler la position adoptée par le parti lors de son dernier conseil fédéral les 19 et 20 janvier. Une motion, votée à l’unanimité, demandait alors aux parlementaires d’œuvrer pour « renforcer les garanties apportées aux salariés dans ce texte ». L’exposé des motifs allait même jusqu’à qualifier l’accord de « déséquilibré ». Le sujet devrait de nouveau être abordé lors du prochain conseil fédéral du parti les 23-24 mars. Il n’est pas sans rappeler le débat sur le traité budgétaire européen sur lequel EELV s’était fortement divisé.

  2. Tram Train Massy Evry : pour une meilleure desserte en transports en commun de Grand Vaux

    imagesLe projet de liaison entre Massy et Evry est structurant pour le développement des transports en commun entre ces deux villes, pôles d’emplois essentiels pour notre département. Il permet de développer l’offre de transport dans notre département tout en assurant une correspondance avec les réseaux structurants : RER B, C et D.
    Mais aujourd’hui, le projet présenté n’est pas à la hauteur des besoins des habitants de la circonscription, et plus particulièrement des habitants du quartier de Grand Vaux. Le quartier compte en effet 6000 Habitants et est enclavé entre l’A6, la RD25 et les voies SNCF de la Grande Ceinture. Or une partie des financements du Plan Espoir Banlieues est consacrée à la réalisation du TTME, dont l’une des priorités est le désenclavement des quartiers.
    Il me semble dès lors souhaitable, au regard de ces objectifs, qu’une station du TTME soit réalisée sur le site de Grand Vaux à Savigny-sur-orge.
    A plusieurs reprises, je suis intervenue auprès du STIF pour demander que l’on puisse étudier le rapprochement de la gare d’interconnexion du quartier de Grand Vaux ou le déplacement des quais de gare d’Epinay sur Orge. Ce serait la solution la plus adaptée pour Savigny-sur-Orge.
    A défaut, pour mieux desservir Grand Vaux, il serait nécessaire de prévoir
    – d’une part, une passerelle aérienne, plutot que souterraine qui rendrait l’accès moins anxiogène.
    – d’autre part, une restructuration du réseau de bus desservant Grand-Vaux. Renforcer les lignes de bus est en effet nécessaire pour accompagner le projet et offrir aux habitants une facilité de déplacement qu’ils n’ont pas aujourd’hui, le quartier étant desservi par une seule ligne de bus.

    Enfin, les conséquences du projet actuel du TTME sont négatives pour la liaison Juvisy-Versailles. Un voyageur au départ de Juvisy-sur-orge et Savigny-sur-orge passe
    d’une liaison directe à deux transferts. S’il est vrai que des études sont prévues, il n’est pour l’instant pas décidé de poursuivre le TTME jusqu’à Versailles. La suppression des lignes directe Juvisy-Versailles-Chantiers (C8) impacterait alors négativement les usagers de la ligne.

    En conclusion, ce projet malgré son intérêt pour certains territoires nécessite des aménagements pour améliorer les conditions de déplacement de habitants de la circonscription. En l’état, il n’apporte pas de solution au désenclavement du quartier de Grand Vaux et complexifie les trajets vers Versailles.
    J’oeuvrerai donc pour que le projet soit amélioré sur 4 points : la création d’une station plus proche du quartier de Grand-Vaux, l’aménagement d’accès de qualité aux gares à proximité de ce quartier, le renforcement de l’offre de bus sur Grand Vaux, et le maintien de la liaison directe Juvisy-Versailles. J’ai ainsi déposé une requête en ce sens auprès du commissaire-enqueteur.

  3. 3 enjeux pour la réforme bancaire : la séparation, l’interdiction, et la transparence

    Intervention d’Eva Sas dans la discussion générale sur la réforme bancaire.

     

    Madame la présidente,

    Monsieur le ministre,

    Madame la rapporteure,

    Mes chers collègues,

    La crise financière de 2008 a révélé au grand jour les prises de risque inconsidérées du monde bancaire : contrôles internes insuffisants, titrisation des crédits sous forme de produits complexes favorisant la propagation des crises, confiance disproportionnée accordée à des modèles mathématiques défaillants, c’est au final les dessous d’un « capitalisme de casino » comme disait John Monks, que nous avons découvert.

    ____

    Selon un récent sondage, 71% des français estiment que les banquiers n’ont pas tiré les leçons de la crise. Et 84 % d’entre eux seraient favorable à une séparation réelle au sein des banques entre les activités de détail et les activités de marché.

    Il nous revient dès lors, d’accomplir la mission que les citoyens nous ont confiée : prévenir une nouvelle crise financière et remettre la finance au service de l’économie. Les Français, à raison, n’accepteront pas une seconde fois, d’accorder comme en 2008, 100 milliards de prêts et apports en fonds propres aux banques défaillantes.  Vous nous direz que les excès sont derrière nous. En réponse, je voudrais simplement rappeler que sur les 8000 milliards de bilans cumulés des banques françaises, seuls 22 % sont consacrés à l’économie réelle sous forme de prêts aux entreprises ou aux ménages. Le défi est donc, bien au contraire, encore devant nous.

    Il y a à mon sens 3 enjeux dans cette réforme : la séparation, l’interdiction, et la transparence.

    – La séparation pour cantonner les activités spéculatives et éviter le risque de contagion aux dépôts des citoyens,

    – l’interdiction des activités les plus néfastes,

    – et la transparence, pour lutter contre l’évasion fiscale.

    Concernant la séparation des activités spéculatives, nous avons été inquiets comme d’autres, d’entendre Frédéric Oudéa admettre que les activités filialisées ne représenteraient qu’entre 0,75 et 1,5 % des activités globales de son groupe bancaire. Des améliorations ont été apportés en commission, par Laurent Baumel d’abord, concernant la définition des activités de tenue de marché pouvant être considérées comme utiles, et par Karine Berger ensuite, ouvrant la faculté, mais aussi je le disais en commission, la responsabilité pour le ministre de l’économie de cantonner un pourcentage de la tenue de marché pour prévenir les risques d’une nouvelle crise bancaire. Ce sont deux avancées qu’il faut saluer à leur juste mesure. Reste à aller plus loin ensemble, notamment sur les prêts aux hedge funds, ou  sur une véritable séparation, qui nous aurait paru préférable à une simple filialisation.

    Concernant l’interdiction de certaines pratiques spéculatives, nous serons attentifs aux améliorations qui pourront être apportées à ce texte concernant la spéculation sur les matières premières et le trading haute fréquence. Puisque dans la version actuelle, 90 % du trading haute fréquence reste autorisé. Cela reste incontestablement l’un des enjeux à adresser.

    Enfin, la transparence. L’amendement que nous avons porté, avec nos collègues socialistes, contraint les banques pour la première fois, à établir un reporting pays par pays de leur produit net bancaire et de leurs effectifs. Il permettra de mettre en lumière l’activité réelle de l’activité bancaire dans certains paradis fiscaux. C’est là aussi une avancée certaine. Nous pensons néanmoins souhaitable et possible d’étendre ce reporting au montant des bénéfices réalisés et à celui des impôts payés dans chaque pays. Ces informations permettront de mettre en évidence l’optimisation fiscale des banques elles-mêmes.

    Les groupes bancaires restent hostiles à ce reporting. Et pour cause, les banques françaises possèdent au total 150 filiales de premier rang dans les paradis fiscaux. Elles objectent que cela risquerait d’attirer d’autres banques sur ces marchés rentables. Est-il crédible d’avancer qu’un concurrent puisse découvrir grâce à un tel rapport que telle ou telle implantation est profitable? En fait, nous n’avons, à ce jour, entendu aucun argument sérieux contre un tel reporting. La BNP elle-meme, publie le bénéfice net de ses filiales étrangères. Il nous semble dès lors possible de continuer à travailler ensemble dans ce sens pour établir une véritable transparence sur l’activité des banques, et sur leur stratégie fiscale.

    Pour conclure, Monsieur le Ministre, Chers Collègues, vous l’avez souvent dit, « Cette réforme fait de la France, la pionnière en Europe en matière de séparation des activités bancaires ». C’est une fierté, mais c’est aussi une responsabilité. Le président de la Commission des Finances Belge que nous recevions la semaine derniere, nous indiquait que la réforme française allait servir d’étiage à la réforme prévue dans son propre pays. D’une certaine manière, l’Europe nous regarde et les Européens nous attendent. Soyons à la hauteur de cette attente. Construisons ensemble une réforme ambitieuse. Construisons-là ensemble, dans la dynamique d’ouverture et de rassemblement que vous avez mise en œuvre jusque là sur ce texte, et que je veux saluer ici.

    Je vous remercie

     

     

  4. Comment les députés ont durci le projet de réforme bancaire, La Tribune du 7 février 2013

     

    Les déuptés ont adopté deux amendements sur l'activité de tenue de marché, dans le cadre du projet de loi bancaire. Copyright Reuters

    Les députés ont adopté deux amendements sur l’activité de tenue de marché, dans le cadre du projet de loi bancaire. Copyright Reuters

    La Commission des finances de l’Assemblée nationale a adopté des amendements visant à définir de façon plus stricte la tenue de marché et à mieux évaluer l’activité des banques dans les paradis fiscaux.

    Ce n’est pas le Glass Steagall Act, loin s’en faut, mais la Commission des finances de l’Assemblée nationale a durci le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires. Mercredi soir, les députés ont notamment adopté deux amendements relatifs à la tenue de marché, cette activité si chère aux banquiers, qui consiste à assurer la liquidité des marchés, mais qui peut être la porte ouverte à des opérations de spéculation pour compte propre.

    Un seuil fixé à la tenue de marché

    Le premier amendement, présenté par Karine Berger, rapporteur du projet de loi bancaire à l’Assemblée, prévoit la possibilité de cantonner l’activité de tenue de marché, dès lors que celle-ci dépasse un certain seuil, fixé par rapport à l’activité globale de la banque. Ce seuil sera déterminé par le ministre de l’Economie. « Le reproche qui nous était fait [sur le périmètre des activités concernées par la séparation ; NDLR] tombe complètement. Nous avons quelque chose qui est à la fois très fort, très pragmatique, en même temps très flexible, très souple », s’est félicité le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, jeudi, sur France Inter.

    Une définition plus stricte de la tenue de marché

    Le second amendement relatif à la tenue de marché, présenté par le député PS Laurent Baumel, prévoit, lui, une définition stricte de cette activité, afin que les banques ne qualifient pas de tenue de marché des opérations en réalité spéculatives. Les banques devront notamment exercer une activité de tenue de marché significative, régulière et non pas occasionnelle, leurs équipes en charge de la tenue de marché devront être séparées des équipes en charge d’autres activités, et des procédures de maîtrise des conflits d’intérêt potentiels devront être mises en place.

    Adoption d’un amendement sur les paradis fiscaux

    Par ailleurs, sur la question très polémique des paradis fiscaux, un amendement présenté par les députés Eric Alauzet et Eva Sas obligera les banques, à partir de 2014, à publier la nature de leur activité, leur produit net bancaire et leurs effectifs dans chaque Etat ou territoire. Les députés écologistes ont salué « une avancée historique vers la transparence. » « Nous serons le premier pays du monde » qui demandera « à une banque son activité, pays par pays, son chiffre d’affaires, ses effectifs, ce qui permettra de déceler une éventuelle anomalie », s’est encore réjoui Pierre Moscovici

    Christine Lejoux ( La Tribune)

     

  5. Réforme bancaire: les députés de gauche veulent « tenir le rapport de force », l’Express du 07 février 2013

    Réforme bancaire: les députés de gauche veulent « tenir le rapport de force »

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, la commission des affaires économiques a terminé l’examen du projet de loi de séparation des banques. Au terme de discussions menées avec Bercy, la majorité a réussi à durcir le texte du gouvernement. Mais ce n’est pas fini.

    Réforme bancaire: les députés de gauche veulent "tenir le rapport de force"

    Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici surveille les députés de la majorité, occupés à durcir son projet de loi de réforme du secteur bancaire.

    Reuters/Charles Platiau

    Quand les banquiers reconnaissent que moins de 1% de leurs activités sera concerné par la future réforme, quand l’UMP, par la voix de Christian Jacob, affirme qu’elle pourra s’accommoder de cette même loi, quand le centre droit la qualifie de « minimale », c’est que, pour la gauche, il y a un souci.

    Les députés de la majorité l’ont bien compris et s’attellent depuis plusieurs semaines à la durcir. Avec l’oeil officiellement bienveillant de Pierre Moscovici, artisan de cette réforme. Dès sa présentation, le 19 décembre dernier, le ministre de l’Economie ouvrait d’ailleurs la voie à des amendements socialistes. « Le gouvernement a décidé de lâcher du lest vis-à-vis du Parlement. L’heure n’est pas à une logique d’opposition mais de collaboration », commente un député de l’aile gauche du PS. D’autant que vu les promesses du candidat Hollande, notamment prononcées au Bourget en janvier 2012, les députés sont légitimes à demander un durcissement du projet de loi.

    En coulisse, les tractations sont toutefois restées animées. Ainsi, ce jeudi, en préambule de la commission des affaires économiques, trois réunions furent nécessaires pour que députés et gouvernement accordent leurs violons. Puis il a fallu siéger de 16h30 à 2h du matin pour épuiser les 300 amendements déposés, majoritairement par la gauche. « On nous a imposé le traité européen et le crédit d’impôts compétitivité entreprise, il fallait bien lâcher du lest à un moment », souffle un député PS.

    Au final, tout le monde semble satisfait des avancées obtenues. « Le texte a été amélioré, renforcé, durci (…) en accord avec moi », assurait Pierre Moscovici ce vendredi matin sur France Inter. « A l’arrivée, on peut faire ce récit, nuance Christian Paul, député PS de la Nièvre. L’essentiel, c’est que ces amendements ont été adoptés avec l’accord du gouvernement. On lui avait lancé un défi en début d’année parce qu’on jugeait que le texte n’était pas suffisant, particulièrement sur les paradis fiscaux et le plafonnement des frais bancaires. »

    « Reste à sécuriser ce que l’on a obtenu »

    Or, sur le premier point, le défi a été relevé par l’exécutif. Les députés de gauche ont réussi à inclure dans le projet de loi un contrôle accru des activités bancaires dans les paradis fiscaux, en exigeant que les établissements communiquent pour chaque pays la nature de leurs activités, leurs effectifs et leurs produits nets bancaires.

    Sur le second -les frais bancaires-, ces élus veulent aller plus loin. Dans la version actuelle, les frais ne seraient plafonnés que pour les revenus modestes. « Nous souhaitons l’étendre à tous les Français », fait valoir Christian Paul.

    Autre sujet qui fut l’objet d’une « stimulation interne vigoureuse », pour reprendre les mots du député de la Nièvre, la tenue de marché, par nature spéculative. Ce terme, devenu générique, englobe toutes les opérations réalisées sur un marché pour en assurer la liquidité. Dans la version « Moscovici », ces activités n’étaient pas concernées par la filialisation. L’écrasante majorité du groupe PS avait protesté, dont la rapporteure de loi, Karine Berger. Résultat: la « tenue de marché » devrait être strictement encadrée « pour que les banques ne puissent pas y dissimuler des opérations spéculatives », note le groupe socialiste à l’Assemblée. Par ailleurs, comme le préconise le rapport Liikanen, il appartiendra au ministre des Finances de fixer un seuil au-delà duquel ces activités devront être cantonnées dans une filiale à part.

    L’écologiste Eva Sas, vice-présidente de la commission des affaires économiques, se félicite de ces avancées. Reste à « sécuriser ce que l’on a obtenu », ajoute-t-elle. Jusqu’à l’examen en séance publique prévu mardi et mercredi prochains, tout peut encore changer, tant « on a plusieurs fois vu des amendements validés en commission et rejetés au moment du vote ».

    « On sent que cette loi commence à déranger »

    Pour le député PS Jean Launay, « on est dans la politique des petits pas », quand lui semble vouloir allonger la foulée: « Je sens qu’il y a encore des marges de manoeuvre », assure-t-il. Sur les frais bancaires, donc, mais aussi sur les paradis fiscaux et la spéculation concernant les matières premières agricoles. Les amendements sur ce sujet ont été repoussés par Bercy en commission, sous prétexte que la France ne pouvait limiter cette activité seule. « Je le redéposerai », assure cependant Jean Launay.

    Le temps presse: les amendements doivent être bouclés avant vendredi 17 heures. D’où les « échanges permanents entre députés et gouvernement », ajoute Christian Paul.

    Entre députés, gouvernement, certes, mais aussi avec le lobby bancaire, invité de longue date à la table des négociations. Ce qui inspire à Eva Sas ce conseil de bon sens: « On sent que cette loi commence à déranger. Et c’est bien pour ça qu’il faut tenir le rapport de force jusqu’au bout. »

  6. « Les opposants à la LGV au sud de Bordeaux plus mobilisés que jamais » Article de Sud-Ouest suite à la visite d’Eva Sas en Aquitaine

    Opposants girondins et lot-et-garonnais étaient réunis hier à Bordeaux.

    L'objectif : informer les élus des conclusions des études alternatives à celles de RFF sur le Bordeaux-Toulouse.

    L’objectif : informer les élus des conclusions des études alternatives à celles de RFF sur le Bordeaux-Toulouse. (ph. g. bonnaud)

    Ils n’étaient pas plus de 70 militants, élus et sympathisants, réunis hier soir à Bordeaux à l’invitation du groupe Europe Écologie-Les Verts (EELV) du Conseil régional pour débattre des prolongements de la ligne à grande vitesse vers Toulouse et Hendaye. Mais le moment choisi, semble-t-il de longue date, par ces opposants au Grand projet Sud-Ouest (GPSO) pour informer des études alternatives à celles plus officielles de Réseau ferré de France (RFF), était visiblement le bon. « Nous avons voulu que les élus de nos collectivités puissent avoir une information complète avant qu’ils ne soient amenés à se prononcer sur de futurs financements de lignes nouvelles », résume Clément Rossignol, représentant des élus écologistes (EELV) à la Communauté urbaine de Bordeaux. « Nous avons la conviction que les partisans de ces grands projets d’infrastructures se trompent ou sont trompés lorsqu’ils croient que le développement économique suivra la mise en service de ces lignes nouvelles », a renchéri Bernard Péré, conseiller régional (EELV) du Lot-et-Garonne.

    Commission Mobilité 21Le bon moment car c’est seulement dans quelques jours que la commission Mobilité 21, appointée par le gouvernement Ayrault, remettra son rapport au ministre délégué aux Transports. Rappelons qu’elle est chargée de faire le tri entre les 60 projets routiers et autoroutiers prévus dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Et que personne ne sait comment pourront être financés tous ces projets (260 milliards d’euros) dans un contexte budgétaire très tendu.Eva Sas, une des dix membres de cette commission, députée (EELV, Essonne), est d’ailleurs venue dire comment la commission Mobilité 21 allait procéder. Trois catégories de projets seront établies : ceux à réaliser d’ici à dix ans, entre dix et vingt ans, et au-delà de vingt ans. Elle a aussi précisé que les critères de performance écologique autant qu’économique seront également détermi- nants dans les recommandations à venir.À quelques semaines des échéances, les opposants au projet de ligne nouvelle entre Bordeaux et Toulouse sont donc mobilisés. Ils ont rappelé à l’auditoire qu’il y avait mieux à faire que d’investir plus de 6 milliards dans quelque 270 kilomètres de ligne nouvelle pour un gain de temps modéré : « Seuls deux trains par jour feront le Paris-Toulouse sans arrêt comme sur le Paris-Marseille », a une nouvelle fois expliqué, convaincu, Bernard Faucon- Lambert, co-président de l’association Alternatives LGV, qui réuni des élus locaux de Gironde et du Lot-et-Garonne surtout. Celle-ci a financé, avec l’aide du Conseil général du Lot-et-Garonne, une étude qui plaide pour un renouvellement des lignes existantes, plus durable et moins coûteux. « Il va bien falloir qu’Alain Rousset intègre que le front du refus financier prend de l’ampleur chez les élus socialistes et même chez le président de la SNCF », ont prévenu hier Monique de Marco et Gérard Boulanger, deux opposants, sur ce sujet, au président du Conseil régional. Il le sait.

  7. La fiscalité écologique, un beau projet pour la France

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    (Intervention le 24 Janvier dans le cadre du débat parlementaire sur la fiscalité écologique)

    Madame la présidente, Madame la ministre, Chers collègues,

    Nous ouvrons donc aujourd’hui le débat sur la fiscalité écologique, dans la continuité de la conférence environnementale.

    Je voudrais rappeler ici en quelques mots les enjeux qui sont devant nous et les lignes directrices qui doivent être les nôtres.

    La fiscalité écologique n’est ni un gadget, ni une mesure de rendement. Elle est un outil au service de l’évolution de nos modes de vie, pour préparer notre économie à un monde où les ressources seront rares, et où nous devrons limiter nécessairement notre impact sur le climat et sur la biodiversité.

    Si je devais résumer en 4 mots, les principes de cette réforme, je dirais :

    Ambition 

    Cohérence 

    Constance

    Et Justice

    Ambition d’abord.

    Nous devons agir maintenant et nous devons agir avec force. Parce que notre responsabilité est grande, et parce que nous avons pris un retard considérable sur nos voisins européens.

    Oui notre responsabilité est importante. Responsabilité environnementale, d’abord. Les conséquences de notre mode de vie fondé sur une utilisation sans limite des ressources sont d’ores et déjà visibles. Les évènements climatiques sont de plus en plus violents, et de plus en plus fréquents Si nous ne changeons rien, vous le savez, une augmentation de la température moyenne de 4° à 6°C d’ici 2100 est probable. Ce qui se traduirait par une augmentation d’environ 1 M du niveau des océans.

    Responsabilité économique aussi. Notre modèle économique et social fondé sur une énergie bon marché s’épuise déjà. Le baril est aujourd’hui à 112 $ et l’agence américaine de l’energie prévoit un baril à 145 $ en 2035. Notre devoir est de préparer dès aujourd’hui notre économie à ce nouveau contexte.

    Nous devons agir maintenant et nous devons agir avec force, parce que nous avons accumulé un retard conséquent en matière de fiscalité écologique. Vous le savez Mme la ministre, nous sommes classés 26ème sur les 27 pays européens, en la matière. Ce classement ne nous fait pas honneur et reflète les atermoiements constants du gouvernement de Nicolas Sarkozy en la matière. Alors que les revenus de la fiscalité écologique représentent 2,4% du PIB en moyenne dans les pays européens et qu’en Allemagne, si souvent érigé en modèle, elle représente 2,2% du PIB, cette fiscalité écologique ne représente, en France, que moins d’1,9% du PIB. Vous le savez, en Allemagne, Gerard Schroder a impulsé une réforme fiscale écologique ambitieuse il y a plus de 12 ans, d’abord par une augmentation des taxes sur l’energie, puis en 2005, l’effort a été poursuivi par la mise en place de la taxe poids lourd. Vous le savez sans doute aussi, c’est plus de 250 000 emplois qui ont été créés en Allemagne de ce fait, dans les energies renouvelables et les économies d’énergie.

    Nous avons du retard et si nous souhaitons simplement rattraper la moyenne européenne, c’est environ 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires que nous devons dégager. C’est le chemin que nous devons parcourir, l’objectif que nous devons nous fixer pour que nous puissions trouver notre rang en Europe sur la question.

    Nous avons besoin d’une réforme fiscale ambitieuse qui doit toucher au moins 4 domaines. Le premier c’est celui de la fiscalité Climat Energie, qui est pour nous incontournable. Nous l’avons dit, nous devons encourager fiscalement les économies d’energie pour préparer la France à l’après-pétrole. Nous ne sous-estimons pas les obstacles à sa mise en place. Nous aussi, nous tirons la leçon des deux échecs de la taxe Carbone. Mais la leçon que nous en tirons, ce n’est pas et ce ne peut pas être le renoncement. C’est la nécessité d’une réforme claire, lisible, progressive, et juste, permettant prioritairement aux acteurs économiques de pouvoir anticiper l’augmentation du prix de l’energie, pour securiser le rendement des investissements en économie d’energie. Une réforme accompagnant l’adaptation des plus modestes, et compensant socialement l’impact de la mesure.

    Vous me direz que les taxes sur les carburants sont déjà élevées, que cela grève la compétitivité, que cela sera difficile pour les menages. Et pourtant, c’est encore une idée reçue. Selon la Cour des Comptes, la fiscalité energétique est bien plus elevée en Allemagne. Le produit de l’impôt sur l’énergie allemand y est en effet de 39.4 milliards, alors qu’en France il n’est que de 23.8 milliards !

    La fiscalité Climat Energie c’est nécessaire, et c’est donc possible.

    Cette réforme doit porter sur l’énergie, mais elle doit aussi porter sur la santé environnementale. 24 millions de personnes sont aujourd’hui atteintes de maladie chronique : cancers, diabète, maladies cardio vasculaires. Le nombre de cancers a augmenté de 63% en 20 ans et 35% est du à nos modes de consommation.L’augmentation des maladies chroniques explique à elle seule le déficit de la sécurité sociale. Nous ne pouvons rester sans rien faire. Il faut donc dès maintenant taxer les produits dont on connaît l’impact négatif sur la santé, comme l’huile de palme et l’aspartame, pour en décourager l’utilisation.

    Enfin les deux grands autres secteurs sur lesquels nous pensons qu’il faut légiférer, c’est la biodiversité – en instaurant une redevance assise sur la destruction des services écologiques et la rupture des continuités écologiques. Et ce sont les transports polluants, et je pense notamment à une extension et à une augmentation de l’ecotaxe poids lourds, comme le préconise par exemple France Nature Environnement.

    Ambition, donc, mais aussi Cohérence. Et la cohérence, nous vous l’avons dit, c’est d’arrêter de subventionner d’une main les secteurs nocifs à l’environnement à travers de nombreuses, couteuses et inefficaces niches fiscales, quand de l’autre nous instaurons une fiscalité environnementale! Notre réforme doit se fixer une ligne directrice claire, faire en sorte que notre système fiscal taxe les comportements polluants et encourage les comportements vertueux.

    Selon un rapport de la Cour des Comptes, ce sont près de 20 milliards d’euros – répartis dans 26 niches identifiées – que l’Etat dépense chaque année pour subventionner des comportements nuisibles à l’environnement !

    Je ne citerais ici que l’exonération sur le kérosène. Comment expliquerez vous à nos concitoyens qu’ils doivent acquitter une contribution climat energie, alors que le mode de transport le plus émetteur de gaz à effet de serre et qui est majoritairement utilisé par des classes aisées, en serait exonéré ?

    On pourrait citer aussi ici la défiscalisation de la consommation de produits pétroliers dans les raffineries, ou encore les exonérations sur le gazole. Vous nous direz, chaque fois, que des emplois sont menacés. Nous aussi, nous sommes soucieux des réalités économiques, nous nous sommes demandés :les exonérations de TICPE sont-elles efficaces pour sauvegarder nos emplois ? C’est le rapport du comité d’évaluation de l’Inspection générale des finances qui nous donne la réponse : elles ont une incidence, je cite, « vraisemblablement peu significative » sur l’emploi. Ainsi, les exonérations de TICPE au profit des vols intérieurs permettraient de sauvegarder 950 emplois et celle au profit du transport routier 800 emplois, soit un coût par emploi pour cette 2e exonération de l’ordre de 412 000 euros. Ce qui est, vous en conviendrez, exorbitant. Combien d’emplois d’avenir pourrions nous financer avec ces mêmes sommes ?

    De la cohérence également sur les mesures fiscales que nous mettons en oeuvre : comment comprendrait-on qu’on puisse d’un côté lancer une reforme fiscale écologique, et de l’autre pénaliser les secteurs qui sont au cœur de la transition écologique. Nous vous l’avons dit : l’augmentation du taux de TVA de 7 à 10 % sur les secteurs de la rénovation thermique, des transports collectifs, du recyclage des déchets, est en contradiction avec notre ambition commune de « faire de la France, la nation de l’excellence environnementale ».

    Ambition, cohérence, je parlerai aussi de la constance.

    La Constance, c’est la condition du changement. Comme le disait Guillaume Sainteny, nous n’attendons pas le Grand Soir Vert, nous attendons une réforme sur la mandature, progressive et constante, qui donne aux acteurs les moyens de s’adapter avant de les taxer. Car la fiscalité écologique ne doit pas être une fiscalité punitive, elle doit rester une fiscalité incitative. Elle n’est légitime que si nous nous donnons le temps et les moyens d’offrir des alternatives : je pense notamment aux travaux d’économie d’energie, et aux transports collectifs. Pour cela, c’est une réforme ambitieuse, stabilisée et progressive sur 4 ans dont nous avons besoin.

    J’ai dit ambition, cohérence, et constance. Et je finirai par le mot Justice. Nous devons d’ores et déjà penser la redistribution de ces recettes. Si une partie viendra compenser le Crédit d’Impot Compétiivité, et nous le souhaitons, se substituer, au moins en partie à l’augmentation du taux de TVA intermédiaire, ces recettes doivent aussi garantir la justice dans la mise en œuvre de cette fiscalité. D’une part en financant l’accompagnement et les alternatives : je pense notamment a la rénovation thermique et aux transports collectifs. Et d’autre part, en assurant la compensation sociale de cette fiscalité, notamment pour les ménages les plus modestes, qui sont souvent ceux qui habitent le plus loin de leur emploi, dont le logement est le plus mal isolé, et qui ont le moins les moyens de s’adapter.

    Voilà madame la Ministre, les premières pistes sur lesquelles nous souhaitions échanger avec vous aujourd’hui.

    Nous défendons depuis longtemps une fiscalité écologique, et nous savons que vous allez rencontrer beaucoup de gens qui vous donneront toutes les raisons du monde de ne pas faire. Nous, nous savons qu’il faut faire, que cela est nécessaire, que cela est souhaitable, et que c’est un beau projet pour la France.

  8. Quelques images des Voeux dans la circonscription

    Eva Sas a participé la semaine dernière aux voeux des villes de Juvisy , Savigny, Athis-Mons et de la Communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne

  9. Eva Sas veut étudier les alternatives au tracé du Tram, Le parisien du 11 janvier 2013

    1433-actualite-1350Extrait de l’article paru dans Le Parisien du Vendredi 11 janvier

    … »Attention, je suis complètement pour le tramway et je veux qu’il se fasse sans retard mais ce que je demande c’est que le STIF m’adresse une étude environnementale globale, ce qu’il ne fait pas malgré mes sollicitations. Ce n’est qu’avec cette étude que l’on pourra savoir si le souterrain est la solution la mieux adaptée. Peut-être qu’elle l’est, peut-être pas ! »…

    article du parisien du 11 janvier

     

     

     

     

     

     

  10. Solidarité avec la jeune fille poignardée à Juvisy-sur-Orge

    Ce lundi 7 janvier, j’apprends avec émotion qu’une adolescente de 16 ans a été blessée à l’arme blanche en fin d’après-midi à proximité du lycée professionnel Jean-Monnet de Juvisy-sur-Orge.
    J’exprime tout mon soutien et ma solidarité à cette jeune fille et sa famille, et souhaite que la lumière soit faite le plus rapidement possible sur cette agression.

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