Archives de : Henrique Pinto

  1. Adoption de la résolution fiscalité écologique à l’Assemblée nationale

    Intervention d’Eva Sas lors du vote de la résolution sur la fiscalité écologique à l’Assemblée nationale le 4 juin 2013

    Madame la présidente, madame la ministre, comme vous le savez, les douze dernières années comptent parmi les treize années les plus chaudes jamais observées depuis le début des mesures en 1850. Plus grave encore, Gavin Schmidt, climatologue à la NASA, nous rappelle que « la dernière décennie a été plus chaude que la précédente et cette dernière a été plus chaude encore que celle d’avant ». Cela doit nous conduire à agir profondément et rapidement.

    Officialisation des sols progresse chaque année à un rythme plus rapide que l’évolution démographique. Une surface de terres agricoles et naturelles équivalente à celle d’un département français disparaît tous les sept ans. Enfin, 9 % des espèces de mammifères et 22 % des espèces de poissons d’eau douce sont menacées d’extinction. Cela confère à la France une responsabilité particulière dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité.

    Parallèlement, nous devons faire face à des enjeux de santé publique majeurs. Vous le savez, l’OMS a reconnu les émissions des moteurs diesel comme cancérogènes. La Commission européenne estime que le nombre de décès prématurés dus aux particules fines atteint 42 000, le diesel en représentant environ 40 %. Vous avez d’ailleurs vous-même déclaré que le diesel est « un problème de santé publique sur lequel on ne peut plus fermer les yeux ».

    Nous ne comptons plus les discours soulignant l’importance de l’enjeu environnemental, climatique et sanitaire, et l’urgence à le traiter. D’ores et déjà, les événements climatiques, les maladies chroniques bouleversent notre quotidien. Tous le reconnaissent. Il s’agit maintenant, sans attendre, de passer du discours aux actes. Dès le projet de loi de finances pour l’année 2014, la France doit donner un signe fort de son engagement environnemental, en menant une réforme fiscale écologique.

    Bien sûr, vous vous heurterez aux résistances de ceux qui s’accrochent au modèle du passé, fondé sur une énergie bon marché, sur la pollution et le gaspillage des ressources. L’intervention de notre collègue de l’UMP Martial Saddier vient de nous en donner un triste exemple. Ce modèle s’épuise déjà : le prix moyen du baril de pétrole a été de 111 dollars en 2011 et 2012, niveau jamais atteint sur une si longue période, et ce malgré une crise. L’Agence américaine de l’énergie prévoit qu’il s’élèvera à 145 dollars en 2035. Si nous ne changeons rien, aucune tentative de relance, qu’elle soit keynésienne ou libérale, ne pourra résister à l’augmentation tendancielle du coût de l’énergie. L’extraction de quelques gouttes de gaz de schiste, au prix d’une détérioration irréversible des nappes phréatiques et de notre sous-sol, n’aurait pu nous apporter qu’un bref répit. Cela n’aurait pas rendu moins pressante la nécessité d’adopter un modèle d’économie légère, circulaire et sobre en ressources, qui puisse se développer dans un monde où les ressources sont rares.

    Pourtant, beaucoup, au nom de l’emploi, vous demanderont de renoncer à votre action, de la reporter, de l’affaiblir. Mais de quel emploi parlent-ils ? De la préservation de l’emploi existant, peut-être. À cet égard, il faut entendre que certaines activités polluantes ou carbonées devront être accompagnées pour s’adapter à ces évolutions.

    De l’emploi en général, certainement pas. Car ils devraient alors soutenir une réforme fiscale écologique ambitieuse, synonyme d’emplois nouveaux et de rebond de l’activité. Les travaux du Comité permanent pour la fiscalité écologique ont, d’ores et déjà, pu établir, par exemple, qu’une contribution « climat-énergie » dont les recettes seraient recyclées en investissements dans la transition écologique ou permettraient de baisser d’autres recettes fiscales aurait un impact positif sur l’activité et sur l’emploi de 0,06 point de PIB à l’horizon 2020 et de 0,15 point à l’horizon 2030.

    Alors, que l’on ne nous demande de renoncer au nom de l’emploi !

    Nous venons de le montrer, cette réforme fiscale écologique, en plus d’être nécessaire, est une réforme bénéfique ; elle est l’un des chemins de la sortie de crise que nous attendons tous. Nous vous invitons, par cette résolution, à la mettre en œuvre sans plus attendre dans l’ambition, dans la cohérence, dans la constance et dans la justice.

    Dans l’ambition, car nous ne pouvons nous donner un objectif inférieur au rattrapage de la moyenne européenne. En effet, en matière de fiscalité écologique, nous ne l’avons que trop entendu, la France se trouve à la vingt-sixième place sur les vingt-sept États de l’Union européenne. Il est plus que temps que la France sorte du fond des classements. La résolution que nous discutons ici acte cette ambition. L’effort de rattrapage s’établit à 18 milliards d’euros par an. Voilà donc fixé par le Président de la République et son Premier ministre le cap d’une fiscalité écologique ambitieuse quant à sa portée et à son rendement. La France doit tenir son rang en Europe et s’appuyer sur les exemples étrangers qui sont des réussites et doivent nous pousser à l’action. Je pense, madame la ministre, à l’exemple suédois, auquel vous avez fait référence lors du débat sur la fiscalité écologique, et à l’exemple danois cité dans cette résolution.

    Dans la cohérence ensuite, car comment justifier la création de nouveaux prélèvements, que nous souhaitons incitatifs, si nous laissons de vieilles taxes inciter à des comportements nuisibles à l’environnement ? Selon la Cour des comptes, 20 milliards d’euros pourraient être économisés par la suppression de niches fiscales anti-environnementales, comme le souligne cette résolution. Il y est, en particulier, question de la fiscalité en matière de carburant et, notamment, du différentiel de taxation entre le diesel et l’essence, et de l’exonération de TICPE du kérosène. En la matière, un rattrapage aurait de nombreuses vertus : amélioration de la santé de la population et donc contribution à l’équilibre des comptes de la sécurité sociale, réduction des émissions de gaz à effet de serre et donc respect des engagements internationaux de la France, réduction du déficit de la balance commerciale ou encore convergence de la fiscalité avec l’Allemagne.

    Mais la cohérence, c’est aussi, nous le répétons ici, ne pas mettre en place, parallèlement aux mesures fiscales écologiques, une augmentation de la TVA qui pénaliserait les secteurs phares de la conversion écologique : la rénovation thermique, les transports collectifs, le recyclage des déchets.

    La réforme fiscale doit se faire également dans la constance, puisque, dans la résolution que nous étudions, l’Assemblée nationale « souhaite que cette nouvelle fiscalité écologique » soit « claire, stable, prévisible et mise en œuvre de façon progressive ». Ici, le maître mot est « prévisibilité », une condition sine qua non pour que la fiscalité écologique soit à la fois acceptée et vraiment incitative, donc efficace.

    Enfin, elle doit se faire dans la justice. À cet égard, la fiscalité écologique ne peut pas servir qu’à abonder le budget de l’État, sans quoi elle ne sera ni acceptable, ni acceptée. Pour qu’elle soit légitime et acceptable, elle doit être incitative et doit se donner pour objectif de modifier les comportements sans pénaliser les plus faibles.

    Cela suppose que les recettes de la fiscalité soient utilisées pour compenser l’impact sur les plus modestes et accompagner l’effort de chacun, afin d’économiser les ressources et respecter l’environnement.

    Pour résumer cette exigence, je reprendrai une phrase que vous avez prononcée, madame la ministre, lors du débat sur la fiscalité écologique qui s’est tenu en janvier dans cet hémicycle : « Une fiscalité environnementale juste, qui envoie un signal clair, progressif et acceptable, est un outil majeur de réorientation de l’appareil productif et de réduction de notre vulnérabilité face à la raréfaction des ressources. » C’est pourquoi notre résolution énonce clairement que la redistribution des recettes sera préférée aux exonérations et aux dérogations et sera orientée vers les compensations sociales et le financement de la transition écologique.

    Nous retrouvons ces quatre exigences – ambition, cohérence, constance et justice – dans cette proposition de résolution commune. C’est pourquoi nous la défendons avec enthousiasme. Si elle est votée, toute la représentation nationale vous invitera à mettre en œuvre une fiscalité écologique à la hauteur des enjeux, permettant une transition écologique dans la justice. Les mots ne suffiront pas, mais c’est avec force que la majorité de cette assemblée vous soutiendra quand vous mettrez en œuvre ce programme. C’est, d’ailleurs, la première des ambitions que porte ce texte : agir, agir sans plus attendre, en considérant que « le Gouvernement devrait avoir l’ambition d’inscrire dès la loi de finances 2014 les premières mesures d’une véritable fiscalité écologique ». Agir, notamment, pour un rattrapage de la fiscalité diesel sur l’essence, pour la création d’une contribution « climat-énergie », pour la protection de la biodiversité. Agir, enfin, dans le temps et dans la justice, mais avec une détermination et une constance sans faille.

    Pour conclure, je souhaiterais remercier Jean-Paul Chanteguet d’avoir pris l’initiative de cette ambitieuse résolution qui est le produit d’un travail approfondi sur des sujets complexes. Je le remercie également de nous avoir permis d’œuvrer en commun et en complémentarité, grâce à la méthode de travail proposée. Nous ne sommes jamais aussi forts que lorsque, nous, écologistes et socialistes, agissons de concert pour donner un horizon et un projet à la France !

  2. Question écrite sur la publication par les ministères des statistiques concernant l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)

    Texte de la question

    Mme Eva Sas interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé du budget, sur la publication par son ministère des statistiques concernant l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Elle souhaiterait que les foyers fiscaux soient répartis dans un plus grand nombre de tranches, afin d’avoir une information plus détaillée sur la ventilation des revenus fiscaux de référence. En particulier, elle lui demande s’il pourrait subdiviser la tranche au-dessus de 100 000 euros de revenu. Par exemple, il pourrait y avoir une répartition par tranches de 100 000 euros jusqu’à un million d’euros de revenu, puis par tranches d’un million d’euros de revenu. En outre, elle l’interroge sur la possibilité de maintenir une ventilation qui soit comparable d’une année sur l’autre.

    Texte de la réponse du Ministre du budget

    Sur le tableau national, la tranche de revenu fiscal de référence de 100 000 euros et plus représente 584 200 foyers fiscaux, soit 1,6 % de l’ensemble. Ce tableau est décliné au niveau départemental et communal, de façon notamment à fournir des informations sur le potentiel fiscal d’un territoire à un niveau géographique fin. A titre d’exemple, sur le département de l’Allier, seuls 1 594 foyers fiscaux sont dans la tranche la plus élevée. Compte tenu de l’application des règles de secret statistique, en application desquelles la cellule d’un tableau doit résulter de l’agrégation d’au moins 11 unités, l’une d’elles ne pouvant représenter plus de 85 % du total, ce tableau ne peut être ventilé selon la tranche de revenu fiscal de référence que pour moins de 10 % des communes du département. Créer des tranches de revenu fiscal de référence supplémentaires pour les plus hauts revenus rendrait donc impossible la diffusion du tableau pour un grand nombre de communes, voire pour certains départements. Toutefois, la production des informations demandées au niveau national, dans le respect des règles du secret statistique, pourra être réalisée conformément à la demande formulée. Concernant la possibilité de maintenir une ventilation qui soit comparable d’une année sur l’autre, les tranches actuellement retenues sont déjà très peu fréquemment actualisées, précisément de façon à pouvoir comparer les montants et les effectifs par tranche d’une année sur l’autre, comme souhaité.

     

  3. Question écrite sur la présence des perturbateurs endocriniens dans des produits cosmétiques et d’hygiène

    Texte de la question

    Mme Eva Sas attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la présence des perturbateurs endocriniens dans un grand nombre de produits cosmétiques et d’hygiène comme le révèle, dans une récente enquête, l’association de consommateurs UFC-Que choisir. Alors que ces molécules, comme le triclosan ou le paraben, sont susceptibles d’avoir un effet hormonal à des concentrations infimes, certains fabricants continuent à les incorporer dans les cosmétiques. Or le niveau de risque augmente par accumulation lors de l’utilisation de différents produits comportant la même molécule. Les doses contenues dans chacun des produits utilisés s’additionnent et peuvent induire un risque significatif. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le programme des Nations-unies pour l’environnement (PNUE) considèrent les perturbateurs endocriniens comme une menace mondiale pour la santé, du fait de leur impact sur la fertilité ou sur les troubles neurocomportementaux. Alors que la Commission européenne s’apprête à publier sa stratégie renouvelée sur les perturbateurs endocriniens, il convient qu’elle diligente des recherches indépendantes pour identifier l’impact précis de ces molécules sur le long terme, et qu’elle prenne des mesures pour assurer la sécurité et l’information des consommateurs. En application du principe de précaution, le cadre réglementaire européen devrait être renforcé en prenant en compte l’effet « cocktail » dans l’évaluation de la toxicité des produits, et les molécules ayant des effets de perturbateurs endocriniens devraient être retirées des formulations, que leur effet soit avéré ou suspecté. Une information transparente des consommateurs s’impose enfin par le biais de l’étiquetage. Elle s’interroge donc sur la position du Gouvernement quant à ces problématiques et sur son intention d’intervenir dans le sens d’une plus grande précaution.

     

    Texte de la réponse de la Ministre des affaires sociales et de la santé

    Plusieurs perturbateurs endocriniens ont été interdits dans les produits cosmétiques au niveau européen ces dernières années (par exemple, le bisphénol A et huit phtalates) et les autres substances suspectées ont été soumises à restriction par la commission européenne. En vue d’obtenir une révision de la législation communautaire applicable, les autorités françaises saisissent régulièrement la commission européenne au sujet de substances qui ont été réévaluées par les agences sanitaires. À la suite de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012, le gouvernement a décidé d’élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, qui comprend des actions dans le domaine de la recherche, de l’expertise, de l’encadrement législatif et réglementaire et de l’information du public. Cette stratégie implique des recherches sur tous les effets néfastes que pourraient présenter ces substances, y compris les effets « cocktails ». Dans le champ des produits cosmétiques, des travaux d’évaluuation des substances identifiées comme perturbatrices des systèmes endocriniens sont actuellement menés par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Lorsque des risques particuliers sont identifiés, l’ANSM prend, le cas échéant, des mesures proportionnées allant de recommandations pour les consommateurs et les industriels à des suspensions ou retraits du marché, en passant par des restrictions d’utilisation (par exemple : le chloroacétamide a fait l’objet d’une décision de police sanitaire en 2012). Afin d’informer le consommateur, la législation communautaire impose au responsable de la fabrication ou de la mise sur le marché d’un produit cosmétique d’inscrire sur le récipient et l’emballage ou sur une notice, en caractères indélébiles, facilement lisibles et visibles, différentes mentions, dont la liste de tous les ingrédients et les précautions particulières d’emploi.

  4. Adoption de la Résolution fiscalité écologique : un grand pas en avant pour la majorité et un message clair envoyé au gouvernement pour des mesures dès 2014

    Communiqué de presse d’Eva Sas du 4 juin 2013

    Eva Sas se félicite vivement de l’adoption par l’Assemblée Nationale de la Résolution pour une fiscalité écologique au cœur d’un développement soutenable, une résolution qui « a fait l’objet d’un travail approfondi en commun entre le groupe écologiste et le groupe socialiste».

    Pour Eva Sas, « cette résolution est ambitieuse car elle fixe un objectif de rattrapage de la moyenne européenne en matière de fiscalité écologique, soit 18 milliards d’euros de recettes nouvelles par an. » Eva Sas a souligné que « ces recettes doivent servir aux investissements écologiques, et à la compensation des effets de la fiscalité sur les ménages modestes ». L’utilisation des recettes de cette fiscalité ne sera en effet pas acceptable si elle ne sert qu’à financer le déficit. A l’inverse, un recyclage des recettes serait positif socialement, et économiquement. Eva Sas a d’ailleurs rappelé les conclusions du Comité Permanent pour la Fiscalité Ecologique qui a montré qu’une Contribution Climat Energie recyclée en investissements ou en baisse de recettes fiscales aurait un impact positif de 0 ,15 point de PIB à horizon 2030.

    Eva Sas se félicite du travail en commun initié par Jean-Paul Chanteguet, président de la Commission Développement Durable, et du soutien du rapporteur général du budget, Christian Eckert. Et ce « d’autant plus que la résolution demande clairement dès 2014 le rattrapage de la fiscalité du diesel sur l’essence, la mise en place d’une contribution climat énergie et d’une fiscalité biodiversité. »

    « C’est un pas en avant très important, à la fois sur la méthode pour consolider la majorité parlementaire, et sur le fond, pour faire avancer la fiscalité écologique. » Eva Sas rappelle que « nous avons presque le bonnet d’âne de la fiscalité écologique, avec une place de 26ème sur les 27 pays européens ». Et que « la majorité parlementaire a dit aujourd’hui clairement qu’il ne fallait ni reporter, ni affaiblir notre ambition en la matière, si nous voulons sortir du fond des classements. »

  5. Retour en photos sur la Fête de Grand Vaux et la Fête du quartier de Seine de Juvisy

    Samedi 1er juin, Eva Sas a participé à la fête de Grand Vaux où elle a pu assisté au spectacle de danse des enfants du quartier et discuter avec les responsables de la maison de quartier et du secours populaire.  Grâce à l’implication de nombreux bénévoles, les enfants de Grand Vaux ont pu  s’amuser toute l’après-midi.P1000183

    P1000184En fin de journée Eva Sas a pu  rencontrer les associations du quartier seine de Juvisy. La CLCV était présente et Eva Sas a évoqué les problèmes  de régularisations de charges des locataires de Grand Vaux.

    P1000194 P1000195

     

     

     

     

  6. Intervention lors du débat sur la sûreté nucléaire

    Retrouvez l’intervention d’Eva Sas lors du débat sur la sûreté nucléaire organisé le 30 mai 2013 à l’Assemblée nationale.

    Ma question porte sur la provision des coûts d’un accident nucléaire. Vous nous disiez, madame la ministre, que vous porterez la responsabilité de l’exploitant à 700 millions d’euros, contre 91 millions d’euros aujourd’hui. Je rappelle que le coût financier d’un accident nucléaire a été évalué tant par la Cour des comptes que par l’IRSN dans une fourchette allant de 430 millions d’euros à 2 000 milliards d’euros. Ce ne sont donc pas du tout les mêmes ordres de grandeur.

    Ma question est donc triple : même en portant la responsabilité de l’exploitant à 700 millions d’euros, le contribuable ne reste-t-il pas de fait l’assureur en dernier ressort de l’exploitant nucléaire ? Dès lors, le coût de l’électricité n’est-il pas largement sous-évalué ? N’en résulte-t-il pas également une distorsion de concurrence entre les différentes formes d’électricité, sachant que les exploitants d’énergie éolienne et solaire doivent, eux, s’assurer contre les risques engendrés par la technologie qu’ils utilisent ?

  7. Emission « La séance continue » du 29 mai 2013 sur LCP

    Retrouvez l’intervention d’Eva Sas dans son débat face à Philippe Vigier lors de l’émission « La séance continue » sur LCP du 29 mai 2013.

  8. Question écrite sur les trains de déchets nucléaires traversant la France et les lignes du RER

     

    Texte de la question

    Mme Eva Sas alerte M. le ministre délégué auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur les trains de déchets nucléaires traversant la France et, en particulier, les zones densément peuplée. Ces trains ont, à plusieurs reprises, empruntés les voies du RER C, comme, par exemple, le 25 juillet 2012 où un convoi de déchets hautement radioactifs italiens (combustible usé contenant de l’uranium, du plutonium et des produits de fission) a emprunté une fois de plus la ligne du RER C située dans sa circonscription. Le système de protection actuel se base uniquement sur la sûreté du conditionnement, c’est-à-dire des conteneurs. Ceux-ci sont conçus afin que les expositions radiologiques des travailleurs et des populations durant les conditions normales de transports soient inférieures aux limites réglementaires. L’affaire des wagons contaminés en 1998 a montré les limites de ce système et le manque de sérieux des organismes de surveillance. Aujourd’hui encore, le manque de contrôle, ainsi que le manque d’information et de formation expose les personnels affectés à des risques radiologiques importants. Malgré les mesures de prévention, des incidents surviennent régulièrement comme, par exemple, le déraillement d’un train transportant de l’uranium appauvri à Saint-Rambert-d’Alban le 21 janvier 2013, ou le dysfonctionnement du système d’alerte interne à la SNCF durant l’été 2012. Elle s’interroge donc sur la possibilité de maintenir ce type de situation où ni la population, ni les élus ne sont informés des risques majeurs que leur font courir ces transports, notamment par la radioactivité émise, mais aussi par les risques d’accidents voire d’agression extérieure. Elle souhaite donc savoir comment ont été pris en compte les impacts potentiels du passage du train dans le choix de ces trajets, la prévention des risques, voire la gestion d’un accident notable et comment ont été informés et protégés les agents SNCF concernés. Elle souhaite également savoir si un plan d’urgence répondant à ces questions est préparé pour chacun de ces transports et pour toutes les gares, dont, surtout, les gares de voyageurs qui ne sont pas des triages ayant un plan matière dangereuse (PMD). Elle considère la réglementation du transport de matières radioactives comme incomplète et souhaiterait connaître ses intentions de mettre en place des mesures législatives pour mettre fin à ce type de transport.

     

    Texte de la réponse du Ministre des transports, de la mer et de la pêche

    Les transports de matière nucléaire qui circulent sur le territoire national, que ce soit pour les besoins de la production nucléaire (75 % de la production française d’électricité), ceux de la santé, de la recherche ou encore dans le cadre de nos accords internationaux, se déroulent dans le strict respect des règles de sûreté et de sécurité existantes. L’importation de combustibles usés italiens entre Avogadro (Italie) et La Hague entre dans le cadre des accords internationaux du 24 novembre 2006 signés à Lucques. Ces accords portent sur le traitement de 235 tonnes de combustibles usés. Les transports correspondants, qui ont débuté en décembre 2007, s’échelonneront jusqu’en décembre 2015. Ensuite et conformément à la règlementation internationale, les déchets ultimes seront retournés en Italie. Il n’y a pas de réseau ferré réservé au fret. Le réseau est donc indifféremment partagé entre le fret et les voyageurs. C’est également le cas pour les transports de matières nucléaires. La sécurité des transports nucléaires ferroviaires implique de réduire au maximum le temps de parcours et le nombre d’arrêts. Ces contraintes conduisent très souvent à choisir les itinéraires traversant la région parisienne, compte tenu de l’organisation du réseau ferré national. Une attention particulière est alors portée pour effectuer cette traversée en dehors des heures d’affluence du public. S’ils sont arrêtés pour des raisons techniques, les wagons sont surveillés en permanence par l’opérateur ainsi que par la sûreté SNCF (SUGE / surveillance générale). Les services du ministère de l’intérieur associés à la préparation et à la planification suivent particulièrement ces transports pour assurer la sécurité et, le cas échéant, maintenir l’ordre public. Ils en informent les préfectures concernées, garantes de la bonne exécution du transport sur leur territoire. Il n’est pas prévu d’informer spécifiquement les élus sur ce type de transport, pour des raisons évidentes de confidentialité. Une diffusion à plusieurs centaines de personnes ne permettrait pas de conserver un niveau de diffusion de l’information compatible avec les enjeux de sécurité inhérents à ce type de transports. La sûreté des transports de substances radioactives à usage civil est contrôlée en France par une autorité administrative indépendante, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sur la base d’inspections et par l’instruction de demandes d’agrément d’emballages. Ce contrôle vise à assurer la maîtrise des risques d’irradiation, de contamination et de criticité ainsi que la prévention des dommages causés par la chaleur présentée par les colis de transport de substances radioactives. Il porte sur la conception des emballages et les opérations de transports qui sont soumises à des contraintes règlementaires rigoureuses. En ce qui concerne la limitation de l’exposition du public et des travailleurs, le débit de dose à proximité du véhicule ne doit pas dépasser certains plafonds. En pratique, les niveaux relevés sont, en général, beaucoup plus faibles que ces plafonds. L’ASN intègre dans son programme de contrôle des inspections relatives à l’expédition des colis de substances radioactives. Certaines inspections portent spécifiquement sur les contrôles de radioprotection que les responsables de transport doivent réaliser avant le départ. Une inspection a, par exemple, été réalisée par l’ASN sur le site du commissariat à l’énergie atomique de Cadarache à l’occasion de l’expédition de combustibles de recherche allemands et une autre s’est déroulée sur le site du terminal ferroviaire de Valognes, dans le cadre de la préparation de l’expédition de déchets vitrifiés vers l’Allemagne. Des mesures de radioprotection indépendantes de celles des responsables de transport sont réalisées à l’occasion de ces inspections par l’ASN, avec l’appui technique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. L’action de contrôle de l’ASN a permis de réduire très significativement les contaminations externes des moyens de transport, telles que celles évoquées et qui ont eu lieu à une époque où l’organisation administrative du contrôle des transports de matières radioactives était très différente.

  9. Pour une loi encadrant la rémunération des dirigeants

     

    Question posée au gouvernement le 28 Mai 2013

    « Ma question s’adresse à Monsieur le Ministre de l’économie et des finances,

    M. le ministre, Vous avez récemment déclaré qu’ « il n’y aurait pas de projet de loi spécifique sur la rémunération des dirigeants » rompant ainsi avec les déclarations de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem qui assurait, en Mars, qu’une loi pour encadrer les salaires des grands patrons du privé verrait le jour « avant l’été ».

    Pourtant, partout se développe un mouvement pour réguler les rémunérations extravagantes: Le parlement européen a voté la limitation du bonus des traders, Michel Barnier s’est prononcé pour un vote contraignant des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants,  la Suisse a légiféré dans le même sens et même interdit les retraites chapeaux et les parachutes dorés. Un vote suisse à la suite duquel le Premier Ministre avait réagi en disant que « les Suisses nous montrent la voie ». Malgré ce contexte, vous avez finalement opté en faveur d’une autorégulation par les organisations patronales.

    Faut-il rappeler que la solution de l’autorégulation a déjà été tentée, avec les recommandations «Afep-Medef» de 2003, renforcées en 2008. Cette « autorégulation », déjà à l’époque, avait été mise en place en urgence par le Medef pour éviter une loi ! A-t-elle montré son efficacité ?

    Bien sur, dans un premier temps, en 2009, sous le feu des projecteurs, les rémunérations des dirigeants avaient diminué. Mais dès l’année suivante, alors que les salaires des ouvriers et des employés baissaient, que ceux des cadres et des professions intermédiaires stagnaient, les rémunérations des dirigeants du CAC 40 augmentaient, elles, de 34 % ! et de nouveau de 4 % en 2011.

    Pourquoi dès lors, M. le ministre de l’économie, avoir choisi de ne pas légiférer sur ce sujet ? Peut-on laisser perdurer dans notre pays des rémunérations extravagantes à l’heure où nous demandons tant d’efforts aux Français ? N’est-il pas temps, M. le Ministre de changer de cap, vers plus d’équité et plus de régulation ? »

  10. Changer de cap pour plus d’équité et de régulation dans la rémunération des dirigeants

    Communiqué de presse d’Eva Sas du 28 mai 2013

    Lors des questions d’actualité au gouvernement, Eva Sas a interrogé le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, sur sa volonté de ne pas légiférer sur la rémunération des dirigeants.

    Réagissant aux déclarations de Pierre Moscovici dans les Echos où il déclarait qu’ « il n’y aurait pas de projet de loi spécifique sur la gouvernance des entreprises», Eva Sas a souligné que d’une part, cela contredisait les propos de Najat Vallaud-Belkacem qui avait annoncé une loi « avant l’été », et que d’autre part, « des pays comme la Suisse ont légiféré pour imposer un vote contraignant des actionnaires sur la rémunération des dirigeants et même interdit les retraites chapeaux et les parachutes dorés ». Elle a rappelé qu’à l’époque du vote suisse, le Premier Ministre avait réagi en disant que « les suisses nous montrent la voie ».

    Eva Sas a dénoncé le choix du gouvernement d’opter en faveur d’une autorégulation par les organisations patronales, alors que « cette solution a déjà été tentée, avec les recommandations «Afep-Medef» de 2008, où le Medef s’était engouffré pour, déjà à l’époque, éviter une loi ! ». Soulignant que cette autorégulation n’avait produit d’effet que la première année, et encore,  sous la pression médiatique. Mais que dès l’année suivante, en 2010, alors que les salaires des ouvriers et des employés baissaient, que ceux des cadres et des professions intermédiaires stagnaient, les rémunérations des dirigeants du CAC 40 augmentaient, de nouveau – et de 34 % !

    Dès lors, Eva Sas a interrogé le ministre de l’économie, sur son choix de ne pas légiférer sur ce sujet. « Peut-on laisser perdurer dans notre pays des rémunérations extravagantes à l’heure où nous demandons tant d’efforts aux Français ? N’est-il pas temps, M. le Ministre de changer de cap, vers plus d’équité, plus de régulation, plus de volontarisme peut-être ? » A-t-elle déclaré dans l’Hémicycle.

    Avec le vote contre la loi sur l’enseignement supérieur, et la motion votée à l’unanimité du Conseil Fédéral d’Europe Ecologie Les Verts demandant un « changement de cap » au gouvernement, cette interpellation s’inscrit dans la volonté des écologistes de peser sur les orientations du gouvernement et de questionner notamment leur rapport aux grandes entreprises, une « proximité inattendue qui pose question » a déclaré Mme Sas.

Remonter

UA-52529820-1