Alimentation bio et locale : obstruction parlementaire de la droite sénatoriale, au détriment de notre santé et de notre agriculture.
Le 9 mars dernier, le Sénat examinait la proposition de loi de la députée Europe Ecologie Les Verts Brigitte ALLAIN, visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. Une loi visant à introduire 40% d’alimentation locale dont la moitié en bio dans toute la restauration collective.
La lecture en séance au Sénat avait déjà mal commencé puisque les 20% de bio ainsi que l’extension du « fait maison » avaient été supprimées du texte initial en Commission sur une proposition d’Henri Tandonnet, Sénateur UDI. Plus tard dans l’hémicycle, le vote de la loi n’a tout simplement pas eu lieu. En effet, l’examen de l’article 1 ayant duré quatre heures, durée maximum pour une proposition examinée dans le cadre du temps réservé à un groupe, l’examen du texte n’était pas terminé.
Les Sénateurs Les Républicains ont clairement fait de l’obstruction parlementaire pour que cette loi ne soit pas votée.
Il paraît très difficile de comprendre pourquoi la majorité sénatoriale s’est de fait opposée à cette proposition de loi au point de bloquer le processus législatif. L’argument selon lequel les 20% de bio dans les cantines ne seraient pas réalisables car la production agricole biologique française n’est pas assez importante, est en effet erroné. La Fédération nationale d’agriculture biologique explique bien qu’il suffirait de 400 000 ha pour produire ces 20% alors même que l’agriculture bio représente déjà 1,3 million d’ha en France et, qu’en 2015, 220 000 ha ont été convertis.
L’incompréhension est d’autant plus grande que l’agriculture biologique, qui utilise moins de pesticides et plus de main-d’œuvre, permet de créer des emplois locaux et des circuits courts avantageux pour l’économie et l’environnement, sans parler de la santé des consommateurs.
Nous continuerons à nous battre pour l’adoption de cette proposition de loi essentielle, qui permettra à nos enfants de manger mieux et qui incitera nos agriculteurs à se convertir dans cette filière d’avenir. Je ne suis d’ailleurs pas la seule puisque 88 % des parents d’élèves se disent favorables à l’introduction du bio dans les cantines, selon l’Agence bio.
J’attends donc avec la plus grande attention les suites de ce processus législatif, et les arguments fallacieux que pourraient utilisés la droite sénatoriale pour justifier cette bassesse contre l’intérêt des citoyens, de notre santé, pour l’agriculture tricolore et de notre environnement.
La prochaine étape de ce processus d’adoption sera la niche parlementaire des Sénateurs écologistes du 19 mai, en espérant que cette fois, les sénateurs républicains ne s’opposeront pas à ce texte de progrès !