Rencontre avec l’Agence régionale de santé IDF : non à la désertification médicale du Nord-Essonne !

Le Jeudi 8 septembre dernier, j’ai rencontré M. Devys, directeur général de l’Agence Régionale de santé (ARS) d’Ile de France et M. Huguel, délégué territorial de l’Essonne pour les interpeller sur le projet de fermeture de l’hôpital de Juvisy.

Le Groupe Hospitalier Nord-Essonne (hôpitaux de Juvisy-sur-Orge, Longjumeau et Saclay) a en effet annoncé la fermeture prochaine de l’hôpital de Juvisy, et la création d’un nouvel établissement qui pourrait voir le jour sur le plateau de Saclay en 2024. J’ai souligné fortement auprès de l’ARS, que, d’une part, le projet de Saclay ne pouvait en rien répondre aux besoins de soins de proximité des habitants de la circonscription, et que, d’autre part, nous souffrons d’un manque de plus en plus aigu de médecins sur Juvisy et les villes alentours, ce qui rend plus crucial encore le maintien des urgences et des services de soins de l’hôpital de Juvisy. Nous avons le droit de bénéficier d’une médecine de proximité et de nous soigner convenablement dans la circonscription, et cela devient pourtant de plus en plus difficile. En effet, actuellement il n’y a que 4,8 médecins généralistes pour 10 000 habitants sur le bassin de vie de Savigny-sur-Orge/Juvisy, 8,4 sur le bassin de vie Athis/Paray, et 5,7 sur Viry-Chatillon, contre 6,4 en Essonne et 6,8 en Ile-de-France. Si on regarde l’évolution (-45 % entre 2007 et 2016 pour Savigny/Juvisy) et qu’on complète avec le taux de médecins ayant 60 ans et plus, le tableau est encore plus alarmant ! Actuellement à Juvisy, 67% des médecins ont 60 ans et plus, et ce taux est de 38% à Savigny. Beaucoup de patients ne trouvent pas de médecins référents, plus encore n’en trouveront plus demain.

Le directeur de l’Agence Régionale de Santé, M. Devys, est conscient des problèmes aigus que pourraient engendrer la fermeture de l’hôpital de Juvisy pour ses habitants. Il a donc demandé à M. Wasmer, directeur du Groupement Hospitalier Nord-Essonne et initiateur du projet, de réfléchir à une solution d’offre de soins qui permettrait d’assurer pour tous et à tout moment un accès aux soins sur le territoire de Juvisy et le bassin environnant.
Afin que le projet de l’hôpital de Saclay soit mis en œuvre officiellement, il doit être expertisé et validé par le Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins (COPERMO). Le directeur de l’ARS, qui va défendre ce projet devant le comité au premier semestre 2017, fait du maintien d’une offre de soins complète et performante à Juvisy, une condition pour pouvoir présenter le dossier en COPERMO. Cependant, il faut observer qu’aucune proposition concrète n’a été faite dans ce sens pour le moment. Ce qui est présenté à ce jour, c’est la fermeture de l’hôpital de Juvisy, l’ouverture d’un hôpital à Saclay qui ne répond en rien à nos besoins dans la circonscription, et aucune offre de soins complémentaire sur Juvisy. Ceci n’est pas envisageable. Je reste donc très mobilisée et très attentive sur l’évolution de ce dossier.

Pour maintenir une offre de soins sur le territoire, les communes, elles aussi, doivent se mobiliser et proposer des maisons et des centres de santé. La maison de santé du Noyer Renard à Athis-Mons fonctionne déjà bien, un projet existe sur Juvisy, aucun sur Savigny. L’ARS fournit des aides au lancement de ces projets et l’Assurance Maladie des aides au fonctionnement, il est urgent de les saisir pour assurer aux professionnels de santé les conditions de travail qui leur sont maintenant indispensables pour s’installer.

C’est à ces conditions que nous pourrons maintenir un réseau de professionnels de santé dans nos villes. La désertification médicale ne menace pas que les communes rurales, mais aussi notre territoire !

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