« Ils se mobilisent pour que Zakaria continue de voir son père », Essonne Info

Retrouvez ci-dessous l’article d’Essonne Info revenant sur la mobilisation du 1er avril sur la mobilisation en soutien à la famille de Zakaria.

Ce mercredi 1er avril, parents d’élèves et élus se sont réunis devant l’école Saint-Exupéry de Juvisy-sur-Orge pour manifester leur soutien au père du petit Zakaria scolarisé dans l’établissement. Sous le coup d’une OQTF, celui-ci pourrait être expulsé du territoire français dans les prochains jours.

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Comme chaque mercredi, le centre-ville de Juvisy-sur-Orge s’anime avec la présence de son marché. Les gens sont nombreux à arpenter les allées de ces points de vente éphémères. Pourtant, à l’inverse des autres mercredis matin, un autre endroit du centre-ville attire les passants par dizaines. Il s’agit du parvis de l’école maternelle Saint-Exupéry.

Pourquoi une telle concentration dès onze heures du matin, alors que les enfants ne finissent les cours qu’à 11h30 ? La raison de ce rassemblement : l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) reçu par un des parents d’élèves.

« Il rassemble les conditions pour être régularisé »

Ce mercredi 1er avril, les Juvisiens ont donc répondu présents pour soutenir ce père de famille d’origine libanaise. Car la situation de cet homme est « plus qu’urgente », rappelle une des nombreuses mères de famille présentes ce jour. « Il a reçu une OQTF au début du mois de mars, relate Sylvie Clerc, membre Réseau éducation sans frontières, ou RESF. Ce qui veut dire qu’à partir du 3 avril, il pourra être expulsé du pays à n’importe quel moment ». Une situation qui révolte aussi les parents d’élèves. « Mon enfant joue souvent avec le fils de cet homme, explique une mère. Priver ce fils de 3 ans de son père est inhumain ».

D’autant plus que cet homme aurait une situation stable depuis maintenant plusieurs années. « Il vit à Juvisy depuis 7 ans déjà, il travaille comme carrossier, il paie même ses impôts. Bref, il rassemble toutes les conditions pour obtenir une régularisation », tonne Robin Reda, le maire UMP de la commune qui ajoute qu’il est « naturel et normal de soutenir le père du petit Zakaria ».

Pourquoi ce père de famille se retrouve dans cette situation après tant d’années sans le moindre souci ? « Très souvent, ces gens ne font pas les bonnes démarches dès le départ, indique Sylvie Clerc, également conseillère municipale d’opposition à Juvisy. Bien souvent, ce n’est pas par négligence, mais parce qu’ils ne savent pas comment fonctionne notre administration ». Voilà donc ce qui pourrait expliquer en partie la réception de cette obligation de quitter le territoire français reçu par le père de Zakaria.

« Nous en avons connu d’autres »

Depuis que la rumeur s’est révélée vraie, les messages de soutien n’ont fait qu’affluer dans le sens du père de famille. « Les parents se sont emparés de l’affaire », souligne la membre de RESF. Une pétition circule et a recueilli plus de 500 signatures à l’heure actuelle. Un site internet a même vu le jour afin de « présenter la situation en long en large et en travers, garantit une parent d’élève. L’objectif est de montrer que le père de Zakaria a une réelle volonté de s’insérer à la société. Expulser ce père reviendrait aussi à mettre en danger économique le garage qui l’emploie légalement ».

Outre le maire de la commune Robin Reda, d’autres politiques se sont emparés du dossier. Ainsi, la députée écologiste Eva Sas tente depuis le début de semaine d’obtenir un titre de séjour régulier à ce père de famille. « J’ai eu le Préfet de l’Essonne par téléphone et nous avons discuté de ce cas particulier. Même si nous n’avons pas encore de réponse positive pour l’obtention d’un titre de séjour, nous ne perdons pas l’espoir ».

Ce même espoir anime aussi Sylvie Clerc. Renforcée par la régularisation de Massamam, ce jeune champion d’athlétisme en mars dernier, la membre de RESF espère bien que cette histoire se clôturera sur « une note heureuse. Par le passé, nous avons déjà réglé avec succès des dossiers similaires à celui-ci, avec le cas d’un père moldave et d’une famille algérienne. Nous espérons que cela se passera de la même manière pour le père de Zakaria ».

La balle est maintenant dans le camp de la Préfecture de l’Essonne qui choisira dans les prochains jours d’expulser ou de régulariser ce père de famille.

 

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