Loi travail : la liberté de manifester est un droit fondamental garanti par notre Constitution

Alors que François Hollande proclamait pendant la campagne de 2012 que « le seul droit que nous avons, c’est le droit de manifester autant que nécessaire », le gouvernement a annoncé le 22 juin au matin vouloir interdire la manifestation contre la loi Travail du jeudi 23 juin. Sans le recul du ministre de l’intérieur dans les heures qui ont suivi, nous aurions connu la première interdiction de manifester en temps de paix sous la Vème République.

Ce recul est à souligner, mais il n’en demeure pas moins que l’exécutif poursuit sa dérive autoritaire en refusant tour à tour le débat parlementaire, les négociations avec les syndicats et, aujourd’hui, en faisant pression sur l’unique moyen d’expression citoyenne : le droit de manifester.

La liberté de manifester est un droit fondamental, garanti par notre Constitution, comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel le 18 janvier 1995. Cette liberté est affirmée par le droit européen, qui impose aux Etats de protéger ce droit.

Depuis la mise en place de l’état d’urgence et les interdictions de manifester pendant la COP 21, le gouvernement multiplie ses attaques contre ce droit fondamental.

L’autorisation qu’il vient de concéder sous la pression du mouvement social ne change rien au fond : Manuel Valls et le ministre de l’intérieur restent dans la stratégie de l’épreuve de force et bafouent leurs engagements sur « le dialogue social ». Ce choix de la confrontation et de la brutalité ne fait que miner un peu plus une démocratie déjà bien affaiblie. En condamnant les opposants à la loi travail à manifester sur un périmètre très réduit, le gouvernement prend le risque de nouvelles violences et fragilise l’action syndicale. On attendait mieux d’un gouvernement de gauche au moment où l’on célèbre le 80ème anniversaire du Front Populaire.

Face à une telle dérive autoritaire, nous appelons à manifester massivement ce 23 juin place de la Bastille.

Noël Mamère, député de gironde ; Philippe Noguès, député du Morbihan ; Laurence Abeille, députée du Val-de-Marne ; Brigitte Allain, Députée de la Dordogne ; Isabelle Attard, Députée du Calvados ; Danielle Auroi, députée du Puy-de-Dôme ; Michèle Bonneton, députée de l’Isère ; Sergio Coronado député des français de l’étranger ; Cécile Duflot, députée de Paris ; Jean-Louis Roumégas, député de l’Hérault ; Eva Sas, Députée de l’Essonne

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