Le message que les citoyens ont envoyé aux municipales n’a, à ce jour, pas été entendu. Il faut un projet social et écologique pour la France.

Déclaration d’Eva Sas au Conseil Fédéral d’Europe Ecologie Les Verts du 5 avril 2014 :

« Bonjour à toutes et à tous,

Depuis le début de la mandature, vous le savez, j’ai défendu une participation critique, voire très critique, au gouvernement.
Pourquoi ? Parce que depuis l’élection de juin 2012, priorité absolue a été donnée à la réduction des déficits et à l’allègement des charges des grandes entreprises. Cette orientation pèse sur les ménages, et surtout, surtout, ne permet pas de mettre en œuvre, la politique d’investissements dont la France a besoin. Une politique d’investissement notamment dans la transition écologique, dans les transports publics, dans les énergies renouvelables, dans les économies d’énergie, mais bien au-delà encore.
Les élections municipales ont montré que comme nous, les citoyens ne comprenaient pas cette priorité absolue donnée à la réduction des déficits, que les efforts qui leur étaient demandés n’avaient pas de sens, et qu’ils ne voyaient pas au nom de quel projet ces efforts étaient imposés.
Après ces élections, nous n’avons pas eu, je n’ai pas eu, le sentiment que ce message, celui des Français, était entendu. Et ce message a pourtant été cinglant.
Le président de la République, malgré ces résultats municipaux, n’a pas parlé de changement de cap, bien au contraire. Et c’est face à cette poursuite des orientations de la politique menée jusqu’ici, que j’ai soutenu la décision nos ministres de ne pas participer à ce nouveau gouvernement.
La période reste ouverte. Mais Cécile Duflot l’a dit, nous attendons des actes et non des paroles. Des actes et des réponses aux trois défis qui sont devant nous.
Première question : La réduction des déficits, la baisse des dépenses publiques, et l’allègement des charges des grandes entreprises sont-ils toujours la priorité absolue du gouvernement ?
Deuxième question : Le gouvernement est-il prêt à abandonner sa politique de démantèlement quasi systématique du droit du travail qu’il a mené jusqu’ici, et je pense par exemple à la réforme de l’inspection du travail qui est aujourd’hui en train d’être mise en œuvre par décret, après avoir été rejetée par le Sénat ?
Troisième question : et c’est peut-être la principale pour nous, le gouvernement est-il enfin prêt à s’engager dans une grande politique d’investissements écologiques et au-delà. Je pense ici, parce que c’est un sujet qui me tient à cœur, aux transports collectifs, mais aussi au soutien à toutes ces PME qui attendent aujourd’hui les commandes indispensables à la relance de l’emploi ? C’est pour nous une priorité absolue et nous devons avoir des engagements sur ces sujets.
Contrairement à ce que viennent de nous dire certains de nos collègues parlementaires, notre objectif aujourd’hui n’est pas de critiquer plus encore, parce que nous ne participerions pas à ce gouvernement. Notre objectif aujourd’hui, c’est bien au contraire d’être plus que jamais dans la proposition. Etre dans la proposition, comme nous le sommes depuis le début, mais d’être enfin, enfin, entendus.
Et je remercie aujourd’hui très clairement Cécile Duflot, parce que quoiqu’il arrive, la décision de Cécile nous permettra d’obtenir enfin demain de véritables avancées pour le projet écologiste, notre projet pour la France.
C’était la seule bonne décision à prendre, dans ces circonstances, et je la remercie chaleureusement de l’avoir prise.
Je vous remercie. »

Remonter

UA-52529820-1