« La gestation pour autrui constitue une violence faite aux femmes. »

Ce mardi se sont tenues les premières Assises pour l’abolition universelle de la maternité de substitution à l’Assemblée nationale, en présence d’expert.e.s, de responsables politiques et de nombreuses associations militantes pour les droits des femmes.

J’y suis intervenue en tant que députée mais aussi en tant que présidente de l’Association des Elu-e-s Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF).

 

Voici le verbatim de mon intervention pendant ces assises :

« Merci Laurence, merci pour m’avoir invitée et merci surtout pour avoir organisé ces Assises.

Je suis très heureuse de pouvoir m’exprimer ici aujourd’hui en mon nom propre mais aussi au nom de l’association des Elu.e.s Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF), dont Mine GÜNBAY vous a déjà parlé. Et nous sommes ici parce que la gestation pour autrui constitue, bien sûr, à notre sens, une violence faite aux femmes.

Une violence qui est finalement le dernier avatar de toutes les oppressions, tous les abus, toutes les marchandisations dont les femmes font l’objet.

Et pourquoi est-ce une violence ? Parce que, les témoignages que nous avons entendus aujourd’hui l’ont bien montré, la maternité n’est pas une expérience anodine, c’est tout le corps de la femme, sa santé, ses émotions qui sont affectées par cette gestation. C’est une expérience qui engage toute la personne et qui ne peut donner lieu à transaction.

Pour nous, acheter l’usage du corps d’autrui, ou comme le disait Geneviève Azam, acheter les services corporels d’autrui, c’est l’aliéner et le réduire au rang de chose ou de produit.

Et le pire c’est que cette marchandisation est en train de dériver vers l’industrialisation, avec un véritable système organisé alliant plusieurs professions dans des filières internationales, qui ont besoin de mères porteuses ou, comme on le disait toute à l’heure, de « ventre à louer ».

C’est la raison pour laquelle il faut être très clair sur cette pratique et en demander l’interdiction pure et simple, au niveau national comme international.

Partout nous devons protéger le corps des femmes de cette exploitation.

C’est le message que porte cette Charte pour l’abolition de la maternité de substitution et c’est la raison pour laquelle je l’ai signée sans réserve.
Et je vous invite toutes et tous à signer et surtout faire signer cette Charte pour que l’abolition devienne réalité. »

Signature de la Charte pour l'abolition universelle de la GPA

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